mercredi 9 juillet 2014

Singapour: oh je te ressens!

Le processus de matantisation bien entamé a cause d'une job à temps plein et la trentaine me guettant, la pensee de cette nouvelle péripétie à l'autre bout du monde me donnait des sueurs froides. Apres l'Europe dans son detail, les Ameriques, le Moyen-Orient et l'Afrique, Alex et moi avons décidé de tenter l'Asie. Les souvenirs de mes périples sud-américain et africain sont frais dans ma mémoire, mais pourtant, ces appréhensions, ces doutes qui empêchent bien des gens de partir me tenaillaient bien avant le départ. Tous ces voyages ne m'avaient donc rien appris?

Puis vinrent les heures d'avion, la bouffe d'aeroport, le décalage horaire, le choc thermique du milieu tropical combiné a l'abus de climatisation : bienvenue à Singapour! Mon expérience de voyageuse ne me sert vraiment à rien: je suis fascinée par ce que je vois, je suis eberluée même, parfois même choquée! Je me sens comme une adolescente qui constate encore une fois (je reste une adulte qui a fait ce constat bien souvent) l'étendue de son ignorance du monde.

Tout ici me fascine: les gratte-ciels tout droits sortis du futur, la culture locale résolument métissée, les règlements qui encadrent chaque détail de la vie collective et les amendes absolument disproportionnées, la culture culinaire qui ne ressemble à rien de ce que je connais déjà malgré deux années de vie commune avec les Indiens de Parc extension. (Et Parc ex ne m'aura pas préparée à Little India, et loin de là! Choc culturel total!) Nos deux hôtes surfent sur cette réalité depuis deux ans, et je ne peux qu'admirer leur capacité d'adaptation!

Soit, Singapour est un peu le New York d'Asie du Sud-Est, le niveau de développement étant absolument extraordinaire par rapport a celui de la région. L'eau est potable, les hawkers (ou la cuisine de rue) sont de bonne qualité, les voitures sont toutes neuves, les gens sont des cartes de mode. La ville est magnifique et il semble que tout ce qui est possible de faire pour améliorer la qualité de vie est fait.

C'est une ville où la culture traditionnelle côtoie la modernité d'une façon que j'ai rarement vue auparavant. Par contre, si Singapour se vante de sa propreté par exemple, on ne peut pas dire qu'elle soit le royaume de l'egalite des chances. Comme dirait mon hôte (interprétation libre): "Singapour n'est propre que parce qu'il y a toujours quelqu'un pour ramasser la crap des autres". Si en général on paie peu d'impôts ici, le système de taxation sur les objets de luxe comme les voitures fait en sorte que les riches paient quand même pour la collectivité quand ils veulent shower-off.

Tout de meme, après 4 jours seulement, j'ai l'impression d'avoir découvert un autre univers et je remets à contribution mon sens de l'observation qui était en veilleuse depuis bien longtemps, profondément endormi dans ma routine quotidienne montréalaise. (Mon sens de l'observation est tellement réveillé maintenant, qu'il "m'insomnise" et m'empêche de reprendre le dessus sur mon décalage horaire de 12 heures. Mon horloge biologique est sans dessus dessous, et je passe d'oiseau de nuit à early bird en 24 heures.) Les odeurs de durian, les nouvelles saveurs à chaque repas, la chaleur humide et le sommeil irrégulier, tout cela fait que Singapour n'est pas qu'une expérience culturellement intéressante, c'est aussi une ville qu'on ressent physiquement.

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