mercredi 30 juillet 2008

Radotage

* Musique: Pa' llegar a tu lado, Lhasa de Sela


"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux." - Marcel Proust


On va mettre quelque chose au clair dès maintenant.

Impossible, mais je dis bien impossible, de venir au Chili sans aller a Torres del Paine.

Je sais que je suis tanante avec ca, je sais que ca fait 3 fois que j'en parle. Mais vraiment, s'il y a une chose dans la vie qui vaut bien la peine, c'est de traverser le paradis terrestre, a pied, sur 60 kilometres en trois jours, ne vivant que de thon et d'eau fraiche. C'est bien beau de faire des tours organises de touristes presses, mais il y a bien une limite a tout. Parfois, il faut suer, il faut monter des montagnes charges d'un gros sac d'expedition, il faut arreter et regarder un peu autour de soi, se laisser hypnotiser par l'eau turquoise qui n'aura jamais ete si belle sous les nuages, sous la pluie, sous les hauts pics qu'on croirait tailles au couteau. Et apres 3 jours de ce regime draconien, l'immense steak qui nous attend vaut toutes les plages du monde, tous les paysages a couper le souffle... et nous donne le goût de recommencer!

Je vous annonce que je merite desormais le controversé mais oooh combien convoité titre de "plus athletique" sur facebook. Pour ceux qui en rient a gorge deployée, je vous attends au rack a bicycles a 4h.

Outre ces peripeties qui se repetent un tantinet, sachez que nous sommes restés dans la treeeees animee ville de Puerto Natales durant une grosse semaine, pour cause d'imprevus de toutes sortes. Ainsi, au lieu d'etre a Ushuaia le 26 juillet comme le prevoyait notre itineraire de coin de table, nous sommes le 30 et nous ne sommes toujours pas rendues. Cependant, nous partons demain. Nous avons change de ville parce que juste pu capable de voir Puerto Natales meme en peinture, alors nous sommes basees a Punta Arenas, une belle ville cotiere toute enneigee...

Et aussi, evidemment, comme clou du message (un clou qui ne vous surprendra pas, j'imagine), j'ai decide de prolonger la duree de mon voyage et de ne revenir qu'en novembre. Alors fideles lecteurs (s'il y en a!), vous aurez quelques entrees supplementaires a vous mettre sous la dent! Je devais commencer un certificat en litterature a mon retour et me prendre un contrat d'enseignement, mais bon, le certificat et le contrat pourront attendre jusqu'a l'hiver, non?
J'ignore encore mes prochaines destinations... mais j'aimerais me rendre eventuellement jusqu'a Macchu Picchu.... alors peut-etre passerais-je par la Bolivie et le Paraguay? On verra bien assez vite... de toute facon, je viens de trouver une belle citation de Christophe Colomb:
"On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va."

J'espere que le prochain post se fera bel et bien a la fin du monde! :)

jeudi 24 juillet 2008

Les lois de la nature

* Musique: De Ushuaia a La Quiaca, Gustavo Santaolalla


Parce qu'une image vaut 1000 mots,

Parce que je suis moi-meme sans mot,

Parce que tout ce que je peux dire c'est:"je dois revenir",

Parce que je realise a quel point nous sommes petites, ici, au milieu des glaces et des montagnes,

Parce que j'ai compris qu'il faut parfois continuer un peu plus loin, ne pas se laisser decourager par le froid et la vegetation desolee,

Parce que je voudrais partager un peu de ce qui se trouve devant mes yeux...

















Nous partons samedi pour 3 jours dans ce paradis hivernal, et nous dormirons dans des refuges en montagnes. Un premier tour rapide des lieux nous aura convaincu d'y demeurer plus longtemps...

Quelques anecdotes:

- Genevieve est la victime impuissante d'une loi de la nature incontestable: la loi de Murphy, alias, Loi de la tartine beurree. Brievement, cela veut dire que tout ce qui ne doit pas lui arriver lui arrive irresistiblement.

Trois exemples en 24 heures:

1) Elle oublie son appareil-photo lors du tour de Torres del Paine, alors que ce parc consiste le clou de notre voyage. Evidemment, durant un moment, elle a meme eu peur de l'avoir completement perdu, ce qui ne l'aurait pas etonne d'elle-meme... ;) Mais bon, a notre retour, il l'attendait sur son lit avec un air moqueur.

2) Nous revenions gaiement de l'epicerie hier, apres avoir fait des reserves pour 3 jours en vue de notre expedition qui devait se faire aujourd'hui jusqu'a samedi. Un petit saut sur internet lui a permis de constater qu'elle se faisait convoquer en entrevue vendredi (evidemment!) pour LE poste qu'elle convoitait a son retour a Montreal. Ce qui veut dire: changement de plan de match en reportant l'expedition de deux jours et surtout, l'annulation de la visite des chutes d'Iguacu qui devait se faire a notre retour dans le nord du pays, faute de temps.

3) En preparation de la dite entrevue, elle s'etait fait un super document de 25 pages qui devait etre la cle du succes... jusqu'a ce que son ordinateur bogue, au moment de l'enregistrement, et qu'elle le perde dans les bas-fond de son appareil de merde.

Une minute de silence, svp.

- A Rio Gallegos, apres notre 24 heures d'autobus en ligne, nous avons ete sauvagement embarrees a l'exterieur de notre hotel, a notre retour du restaurant... a minuit. S'en est suivi une demi-heure de cris, de plaintes, de coups de poings et de pieds dans toutes les portes de tous les cotes de la maison, assez qu'une voisine effrayee a meme sorti son chien de garde (un minuscule petit batard frise de la taille de mon chien)!

- Nous sommes tellement devenues de vraies randonneuses que desormais, quand nous voyons que nous avons 10km de marche a faire, on se dit d'un air suffisant: "Haha les doigts dans le nez!"

On se revoit a la fin du monde!

samedi 19 juillet 2008

¡Bienvenido en Patagonia!

* Musique: Silver Gagger, Joan Baez


Je vous fais un mini album-photo parce que je n'ai aucune inspiration pour ecrire... Je dirais probablement: "C'est beaaauu... c'est tellement beau... Le montagne, il est beauuuuu" et gare a ceux qui commenteront la faute d'orthographe.









Anecdotes croustillantes:

- Genevieve et moi avons ete les vedettes du supermarche de Bariloche. En effet, quelle n'est pas notre surprise de constater a la caisse, avec nos achats totalisant environ un gros 10$pesos argentin a deux (donc environ 3$can), au son d'une cloche qui rappelle une alarme d'incendie tres agressante,que nous avons ete les heureux gagnants de notre achat! Wow! La chance nous suit partout!

- Minimalistes comme nous sommes, nous avons 4 paires de pantalons... a deux. Dont 3 a Genevieve. Et comme je m'apprete a faire mon 2e lavage depuis un mois, eh bien je vous laisse deviner l'etat de mes pantalons beiges! Je me suis donnee comme objectif de faire mon lavage dans 4 jours. Promis. :)

- Nous restons presentement dans une ville de hippie en Argentine, El Bolson, et j'ai deja fait preuve de mes premiers scrupules. En effet, le monsieur qui nous heberge (un autre couchsurfeur) est ultra sympa mais ma foi, sa salle de bain et sa cuisine m'ecoeurent tellement que j'ose a peine y mettre les pieds. Genevieve et moi mettons ce caprice sur mon inexperience en matiere de colocation etudiante.

- Demain soir, apres 3 jours de pseudo-trekking dans les magnifiques montagnes du nord de la Patagonie, nous allons nous envoyer 24h de bus derriere la cravate. Objectif: se rapprocher le plus possible du plus beau parc naturel d'Amerique du Sud, Torres del Paine. Nous devons faire un detour par la cote atlantique car les routes ne s'y rendent pas d'ou nous sommes. Tout cela pour vous dire qu'en Argentine, c'est pas pour vous ecoeurer, mais pour la modique somme de 70$can pour 24h de route, on dort dans des fauteuils/lits, et on a 3 repas par jour, dans le bus.

- Bon la je trouve que j'ai pas assez de nouvelles de tout le monde. Soit je parle dans le vide, soit vous etes trop occupes a profiter de l'ete ou de Paul McCartney pour m'ecrire. J'espere que c'est la deuxieme option. :) Tout de meme, un petit email de votre part pour me dire que vous allez bien, que vous vous amusez sous le soleil, ca me ferait tellement plaisir!

mardi 15 juillet 2008

Chronique beaute

Parce que l'apparence et la seduction font malheureusement partie de notre vie, et parce que vous avez ete nombreux a me poser des questions louches sur mes potentielles frequentations sud-americaines, je fais ici une chronique beaute pour couper court a toute rumeur dont je pourrais faire l'objet.

Des l'arrivee de Genevieve a Santiago il y a presque 2 semaines maintenant, une de mes declarations a donne le ton au voyage qui nous attendait.
"Ca fait presque une semaine que je me suis pas lavee les cheveux, et puis je lave mon linge apres l'avoir porte au moins 4 fois. Ca fait que si on pue, on s'endure.", dis-je presqu'exactement, arborant une chevelure collante de s'etre fait laver la derniere fois par un Campsoap biodegradable qui a davantage la vocation de vous transformer en balai de sorciere vivant que de vous nettoyer vraiment.
Voila, c'etait parti. Depuis, nous avons pu constater que la peau de notre visage avait ici des tendances cameleoniennes, c'est-a-dire qu'elle se transformait au contact des differents reliefs presents au Chili. Je vous avais parle de la peau seche dans le desert...
Maintenant, nous sommes en Patagonie, dans une zone volcanique... Consequence: vous la devinez surement! Nous avons l'air de deux prepuberes a l'acne intraitable! Ca, c'est en plus de notre lachete de plus en plus assumee de laver notre linge et de notre odeur de chien mouille constante en raison des aleas de la meteo! Ainsi, nous sommes tellement horribles et laissees en friche que nous en rions a gorge deployee a chaque matin, Genevieve remerciant le ciel qu'elle soit loin de son amoureux qui partirait, selon elle, en courant a son contact, et moi, faisant le deuil de toute tentative de conquete de latinos au sang caliente!
Pour nous consoler, nous regardons de belles photos de nous avant notre depart, alors que nous pouvions encore nous considerer comme des etres potables! :)


Aaaaah douce jeunesse!





A part de ca, tres accessoirement, comme je le disais plus tot, nous sommes a Puerto Varas, dans la region des Lacs. Nous revenons tout juste de Pucon, une petite ville tres charmante qui se veut la capitale des sports de plein-air. La-bas, nous avons vecu notre premiere experience de tourisme rural chez une fermiere Mapuche (les autochtones les plus nombreux en Amerique du sud) et contre toute attente, je m'y suis sentie comme chez moi! Peut-etre ai-je une vocation de fermiere bien cachee en moi? (Marie-Eve et Genevieve, vous en pensez quoi?) Me reveiller au milieu de vaches, de poules, de dindons a presque ete une illumination! Bon j'exagere a peine, mais j'ai vraiment adore l'experience. Malheureusement, nous sommes dans la flotte jusqu'au cou depuis quelques jours mais c'etait previsible... c'est l'hiver ici. Nous avons tout de meme fait une belle randonnee pedestre de 15 kilometres (ouioui! sous la pluie! Au retour, nous avons quand meme troque nos bottes de pluie contre notre pouce leve qui s'est avere tres efficace) et nous avons pu faire du cheval dans les montagnes... vraiment superbe.
Le probleme, c'est que lorsqu'il pleut, les montagnes ont cette facheuse tendance a se cacher derriere les nuages... et il pleut tout le temps. A Pucon, nous avons eu quelques petites pauses... mais ici, a Puerto Varas, il pleut a boire debout sans arret. Tout le monde nous parle de ces 3 majestueux volcans qu'on devrait apercevoir au loin, de l'autre cote du lac. Sauf que voila, la seule facon qu'on puisse le voir, c'est sur les belles cartes postales et images qui tapissent la ville, comme de veritables agace-pissettes du genre "Haha!! Nous on a un volcan pis pas vous!!" Ainsi, Ge et moi prenons la courageuse decision de bouder la patagonie chilienne pour aller voir en Argentine si on y est! Nous partons demain, armee de notre plus beau sourire, de notre poncho (Ge a perdu le sien, il etait orange fluo... non mais c'est encore un mystere de savoir comment elle a fait pour perdre ca!) et de nos yeux de lynx qui sont prets a traquer n'importe quel volcan derriere les nuages!



Destination: Bariloche, region des Lacs.
Menu: No lo sé, mais ca a l'air que c'est la capitale du chocolat donc j'aurai quelque chose a faire pour passer le temps si on voit rien encore.
Etat de ma peau: je dirais que mon acne s'apparente au parc national de Yellowstone, au USA, pour l'instant.
Duree du voyage: 8 heures.
Etat de mon espagnol: De mieux en mieux. ;)

Sur ce, je vous envoie des tas de bisous!

jeudi 10 juillet 2008

Des loups dans la ville

"Amo, Valparaiso, cuando encierras y cuando irradias,
Novia del oceano (...)"


Une ville appelee Valparaiso ne peut qu'etre une seductrice.
Une "femme fatale" version ville, qui deploie ses couleurs dans le but d'attirer le regard et de detourner l'attention de ses quelques irregularites...

"Amante de l'ocean", Neruda, heros des Chiliens et Prix Nobel de litterature, la cherissait et y avait elu domicile a la Sebastiana.

On comprend vite les raisons qui attachent un poete a un tel lieu. Valpo est etonnammment... humaine. Ecrire Valparaiso, "estrella oscura" (etoile obscure), est comme ecrire a un homme (ou une femme) qui vous a seduit par son imperfection, par sa personnalite unique, eclatante, vivante.
En effet, on pourrait deplorer ses contradictions, ses ruelles sombres, la presence de toits de taule nous empechant de fermer les yeux sur la misere toujours presente...
Mais ce serait passer a cote des murs qui chuchotent et des rues qui respirent, quand s'elevent en choeur les hurlements des chiens errants a la tombee de la nuit.



P.S.: Le 5 juillet dernier, un beau petit bebe de 6 livres et quelques poussieres a vu le jour, juste a temps pour dejeuner! ;) A ses parents qui l'attendaient avec impatience, je vous felicite et vous envoie tous pleins de bisous! Ma belle Eli, je sais que tu vas etre une super maman et bebe Nanou a bien de la chance d'avoir une si belle famille! J'ai bien hâte de la rencontrer en personne! ;)

mardi 8 juillet 2008

Le zoo de Santiago

* Musique: Petite Marie, Francis Cabrel


Les voyageurs se rencontrant partagent leurs impressions, échangent sur les endroits préférés et détestés et surtout, établissent des regles a l'aide de la formule suivante:

Les (nationalité) sont (plus/moins) (qualité/défauts sensés appartenir a l'ensemble de la population de la dite nationalité).

D;ailleurs, j'y participe moi-meme gaiement et ma préférée est:
Les Américains laissent du bon pourboire.

Bon, passons.

Tout ca pour dire qu'ici, au Chili, nous ne pouvons échapper a de telles réflexions. Notre séjour a Santiago fut d'ailleurs particulierement "social" et peu "culturel". Genevieve est arrivee le 4 juillet et depuis, nous avons ete recues avec de grands égards et beaucoup d'attention.
Nous avons donc eu droit a un accueil incomparable de la part du couple de couchsurfing (www.couchsurfing.com) qui nous a heberge et aussi de la part des parents de Carolina, chilienne rencontree a San Pedro.
C'est donc tentant de dire:
"Les Chiliens sont tellement accueillants."

Mais vous ne comprenez peut-etre pas jusqu'a quel point.

On parle ici d'une confiance aveugle et totale.
De laisser ses cles a deux inconnues.
De les laisser partager votre quotidien, votre intimite, des pratiques de musique aux emplettes dans un marche de l'"underground Santiago", jusqu'a l'inondation de l'appartement a cause d'un bris de laveuse.

On parle aussi d'une admiration sans borne de la part d'une famille chilienne chez qui nous avons passes tout juste quelques heures, le temps de belles discussions et de quelques fous rires.
On parle de leur joie infinie de nous recevoir.
D'accolades sans fin avec les freres, soeurs, parents, chat, cochons d'inde de la maison.
On parle aussi de larmes quand est venu le temps de partir.

C'est la qu'on realise a quel point les liens sont plus froids en Amerique du Nord, a quel point on protege nos sentiments, notre attachement... En voyage, on s'habitue aux adieux, on quitte des lieux en se promettant de se souvenir mais le temps fait son oeuvre plus vite que l'on croit. Ma mere m'ecrivait dans un beau email dernierement que Walt Wittman invitait les voyageurs a toujours lacher prise, et a toujours partir.
Mais si c'etait la mefiance, la peur de souffrir, la peur de trainer le poids de nos rencontres qui nous empechaient de vivre pleinement ces belles experiences?

Genevieve a vecu quelque chose de similaire au Nicaragua lannee derniere. Elle me disait que pour ces gens qui nous ont recu, nous representons probablement plus que nous-memes. Nous sommes un peu l'Amerique, l'Europe qui se penche sur le Chili ("el culo del mundo" comme diraient si bien, dans un eclat de rire, les amis de Gerardo, notre hote) et l'ecoutent, le temps d'une soiree... Je ne me sens pas comme la digne representante du Quebec, donc surtout pas de l'Amerique, mais ca pourrait expliquer, en quelque sorte, ces larmes de nos amis au moment du depart...

Pour ma part, je suis contente de savoir que la confiance et l'attachement existent toujours dans ce monde percu par plusieurs comme etant hostile et noir. Je vais reiterer encore avec cette phrase qui me sied de mieux en mieux, je trouve: putain que c'est beau la vie. ;)

Je vous laisse sur quelques anecdotes.

- Ce matin, en allant chercher du pain, j'ai echappee de quelques minutes a une montee de lait policiere en raison de manifestation.etudiante juste en bas de l'edifice ou nous demeurons. En effet, a mon retour dans l'appartement,j'apprends avec surprise que les policiers sont en train de gazer la Plaza Italia, d'ou je revenais!

- Lors d'un BBQ, un Anglais, toujours aussi unilingue apres avoir passe 6 mois de sa vie a Santiago, s'est exclame, dans toute sa delicatesse: "Je croyais que les Quebecois savaient tous parler couramment anglais!" Genevieve et moi-meme, qui conversaient depuis le debut de la soiree en anglais, sommes passees tout pres de provoquer un duel avec l'Anglais en question apres cet affront, esperant ainsi nous venger de la defaite des plaines d'Abraham, 400 ans plus tard.

- Dans un microbus de banlieue, nous pouvions lire cet avertissement tres serieux:
"Cuidado - La falta de sexo provoca problemas de vision".(Avertissement - Le manque de sexe provoque des troubles de vision)

- Ne laissez jamais un chien de rue vous lecher le visage par inattention... vous ne savez jamais ce qu'il a mange avant (ca pourrait etre, par exemple, la tete d'un chien mort en train de se decomposer).

P.S.: Pour ceux qui seraient tentes de chialer sur le choix de la chanson de Francis Cabrel, sachez que c'est symbolique, parce que Carolina et Silje souhaitaient tellement apprendre a la chanter, en francais!

mardi 1 juillet 2008

He venido en el desierto...

* Musique: Girl, you'll be a woman soon


Jaimerais que vous puissiez vous imaginer un peu ce quest la vie ici. Avant detre ici, je navais passe quune nuit dans le desert du Sahara. Je croyais savoir un peu a quoi mattendre. Finalement, une semaine passee ici ma permis du moins de connaitre lhiver des habitants du desert d'Atacama...


L'air.

Sec. Infiniment sec. Le corps devient rapidement aussi sec que le sol craquele des alentours. En tout, San Pedro recoit 4 cm de precipitations par annee. Les journees sont chaudes au soleilfraiches a lombre, et labsence dhumidite dans l'air fait descendre la temperature sous zero a la nuit tombee. C'est l'equivalent de l'ete et de l'hiver en 24 heures. Cette nuit, nous avons manque d'eau... Au matin, quand nous avons demande si l'absence d'eau avait ete causee par la secheresse, la dame nous a explique que des que la temperature tombait sous le point de congelation, l'eau gelait et quil etait donc impossible d'y avoir acces...

La terre.

Le sable, partout. Dans les draps, dans les yeux, dans les vetements... Il reste toujours ce gout insistant au fond de la bouche. La ville de San Pedro est situee sur un oasis, c'est-a-dire quil existe un cours d'eau souterrain lui permettant d'avoir une belle vegetation. Partout autour, le desert, le vrai, digne des magnifiques images de Carnet de voyage... :) Des etendues delimitees par les innombrables volcans des alentours... Le Chili possederait 10% des volcans de la planete. On viot parfois de la fumee s'en echapper, mais il semblerait qu'elle va directement en Bolivie et en Argentine. Les Chiliens ont vraiment une bonne etoile...

Le soleil.

Omnipresent. Au coucher, les montagnes et volcans a l'est se parent de couleurs violacees et rosees, contrastant fabuleusement avec le ciel encore bleu clair. Un spectacle a couper le souffle.

Le sel.

Pres de San Pedro, le Salar d'Atacama s'etend sur plusieurs kilometres et devient l'hote de centaines de flamands roses venus y elever leurs petits. Les routes sont egalement faites de sel, qu'on dit extremement resistants... sauf en cas de pluie. C'est ainsi que les routes commencent a "fondre" et que le sel colle sur les pneus des voitures... les routes deviennent impraticables.

Quelques particularites et tranches de vie.

- Je me suis decouvert une dependance a la viande de llama. Sachez que cette viande est particulierement gouteuse et que ca ne vaut pas la peine de s'en passer alors quon peut acheter une empanada de llama pour la modique somme de 2$. Hummm...

- Un soir particulierement froid, l'adorable blondinet de 18 ans partageant ma chambre m'a apporte, sans toute son adorabilite, un the pour me rechauffer... Le the avait un drole de gout, et en fait, lui-meme ignorait ce qu'il m'avait servi... La nuit suivante a ete particulierement penible, j'ai du dormir a peu pres 3 heures en tout. Au matin, j'ai decouvert que le the de la veille etait en fait un mate de feuilles de coca qui avait eu un effet tres stimulant finalement!

- La pire idee d'un voyageur au Chili est d'avoir ou le mal des transport, ou le mal des hauteurs, ou les deux. Heureusement, je n'ai ni l'un, ni l'autre, a l'exception de quelques effets gastriques plus desagreables qu'autre chose en matiere d'altitude.

C'est ma derniere journee a San Pedro. Ma norvegienne est partie ce matin et nous nous reverrons a Santiago. Je pars demain pour Calama, puis le lendemain je prends mon vol pour Santiago. Jaurais pu tout faire la mème journee, mais ici les bus ont tendance a tomber en panne dans le desert alors je ne prends aucune chance! hihi!