jeudi 4 décembre 2008

Volver

Je devine le clignement
des lumières qui au loin
vont jalonnant mon retour;
ce sont les mêmes qui éclairaient
de ses pâles reflets
les heures profondes de la douleur.

Et malgré moi de retour,
au premier amour on revient toujours.
La calme rue où l'écho t'a dit:
"à toi sa vie, à toi sa dévotion"
sous le regard moqueur des étoiles
qui impassibles me voient revenir.

Revenir, le front ridé
les tempes argentées par les neiges du temps.
Sentir que la vie est un souffle,
que vingt ans ce n'est rien,
que le regard fébrile, errant parmi les ombres,
il te cherche, il te nomme.
Vivre, l'âme accrochée
à ce doux souvenir
que je pleure à nouveau.

La rencontre me fait peur
du passé qui revient
s'affronter à ma vie.
Peur me font les nuits
peuplées de souvenirs
qui enchaînent ma rêverie.

Mais le voyageur en fuite
tôt ou tard s'arrête en chemin.
Même si l'oubli qui détruit tout
a tué ma vieille illusion,
humble je garde une espérance cachée
pour toute fortune de mon coeur.


- Alfredo Le Pera/Carlos Gardel, 1934

mercredi 12 novembre 2008

Revenir

* Musique: Volver, chanson de Raimunda

J'arrive difficilement a trouver un angle pour boucler la boucle.

J'avoue etre un peu ebranlee presentement, revenir chez moi cette fois ca veut dire un peu plus que de reprendre l'avion American Airlines et attendre des millions d'heures a l'aeroport.
Ca veut dire reprendre les rennes de ma vie, mais y apporter des changements parce que ca ne peut plus etre ce que c'etait... Parce que j'ai l'impression d'avoir eu ici des milliers de petites vies qui m'ont appris des millions de choses sur moi. Ce tournant aurait pu etre provoque par quelque chose de plus simple j'imagine, une rencontre marquante, une nouvelle experience... moi, ca m'aura pris un voyage, des kilometres de marche, des milliers d'heures de discussion sur tout, sur la vie, ca m'a pris des disputes, des cris, du desespoir aussi, ca prenait l'extreme beau et l'extreme laid, la liberte pure et dure et puis ses chaines, ca prenait des heures d'insomnie, la maladie qui nous prend et ne lâche plus, j'avais besoin de "Allo! Moi c'est Anaïs!" et j'avais besoin de centaines d'"Adieu... Je poursuis mon chemin par la... et pas toi."
Nanou etait cachee en-dessous de tout ca. En voyage, on ne change pas finalement... on se deterre. Je ne suis pas une version amelioree de moi-meme, en fait, j'ai plus de defauts que jamais, des traits de ma personnalite qu'il faut changer parce qu'ils me rendent parfois auto-malheureuse... mais j'ai aussi plus d'outils pour affronter les epreuves, des epreuves que je m'impose toujours a moi-meme, finalement.
J'avais dit a Genevieve, ma super partenaire de voyage au Chili et aussi l'une de mes plus vieilles amies, que je voulais rester 5 mois ici pour m'ecoeurer de voyager, pour que je revienne et que je tienne en place 5 min., i want to settle, por favor!!
J'annonce que c'est... mission impossible. :)
J'aime bien cette routine "etudier, travailler travailler travailler... et voyager", tout compte fait.

Ca risque d'etre ca, ma vie! Au jour le jour, "etudier, travailler travailler travailler... et voyager".



Mention d'honneur bloguesque

En cette fin de blog, je voudrais souligner par cette mention d'honneur ma plus fervente lectrice et commentatrice de blog, et j'ai nomme Eli!! Toujours un plaisir de lire tes petits mots! Tu me pardonneras de ne pas l'avoir fait autant que toi sur ton blog de bebe Nanou... Je t'aime tres fort tu le sais!

Boucler la boucle... pour vrai

Etant donne que c'est la derniere entree de blog, (je doute pouvoir trouver de l'inspiration pour une entree par semaine a mon retour... lol desolee!! ;)), j'adorerais avoir des commentaires... pour ameliorer le prochain blog! Je sais pas, sur la musique qui accompagnait chaque post, sur la facon que c'etait ecrit, si c'etait trop fleur bleu ou pas assez (ca, j'en doute!)... ou juste si vous voulez m'inviter a prendre un ti cafe a mon retour, why not??! J'ai hate d'avoir des nouvelles...

J'ai manque un peu sur les photos... je vous en laisse du voyage avec ma maman!

Bisousxxx












vendredi 7 novembre 2008

Destination: ... mmm well well!?!

* Musique: Bedshaped, Keane

Lorsque Maman Michaud voyait des gens traverser le desert en 4X4 dans des emissions du style "Autour du monde", elle se disait "Veux-tu ben me dire ce qu'il y a d'interessant a faire ca?"

Et qu'est-ce qui l'attendait en Argentine avec sa charmante fille amoureuse-des-bleds-perdus?

Une course dans le desert en petite voiture compacte 3 portes!! Une belle pratique si on veut se lancer eventuellement dans une aventure a la "Pekin express", personne ne peut plus rien contre nous!!

Des kilometres de magnifique "rien" entoure de montagnes, des montagnes et encore des montagnes et du sable et de la poussiere et encore du sable! Personne a l'horizon... que des autruches! Puis, la-bas au loin, il y a non seulement des arbres mais toute une etendue verte et feuillue, ma foi, la CI-VI-LI-SA-TION!! Cette civilisation n'avait jamais vu de Canadiens sauf a la tele, j'A-DO-RE! :)

Ma mere est courageuse, elle n'a pas peur de l'imprevu, je suis fiere d'elle! Nous avons meme embarque des pouceux comme de veritables Argentins qui se respectent!

Notre periple hors des sentiers battus nous a mene de Mendoza au pied de l'Aconcagua, plus haut sommet des Ameriques (pres de 7000 metres!), puis nous avons traverse l'impressionnante vallee de Calingasta, pour nous rendre finalement a San Juan, d'ou nous repartirons pour nous retrouver a Cordoba... pour la derniere fois. :(
Pas besoin de fiche papa aujourd'hui, ce sont de vraies nouvelles de ce qu'on fait et de nos destinations!
On se revoit bientot... plus que 10 jours!

mercredi 29 octobre 2008

"Et la mer efface sur le sable..."

* Musique: Moscas en la casa, Shakira


···· Fiche papa ····

Lieu: Plage de Paloma, Uruguay
Altitude: Niveau de la mer (... ca vous etonne? hihi! Ma mere ce matin m'a justement demande a quelle altitude on etait! "Au niveau de la mer, ma belle maman!")
Activites: Eh bien, ca depend. Dormir. Manger. Faire des dessins dans le sable et attendre avec une impatience presque malsaine que la mer les efface. Je continue aussi la traduction de mon livre de Julio Cortazar, mais pour me reposer de ce travail intellectuel ardu, je lis "Che Guevara pour les debutants".
Duree du sejour: Une semaine au total en Uruguay
Destination suivante: Mendoza... et la Cordilliere des Andes. (et apres on va a Cordoba j'ai hate j'ai hate j'ai hate!!) ;)

···················

Chaque fois que je me retrouve seule sur une plage, je pense a ce personnage de roman, ce peintre qui tentait desesperement de peindre l'ocean... (Ocean Mer, Alessandro Barrico)

Un homme face au rivage, seul. Sa toile est completement blanche... il peint avec de l'eau salee. Il tente de trouver "les yeux de la mer".

Lorsque j'ai lu ce livre il y a 2 ans lors de mon voyage au Portugal, j'ignorais qu'il me suivrait chaque fois que je serais seule sur un rivage, quelque part dans le monde. J'essaie toujours de m'imaginer ce peintre solitaire devant moi, puis je le vois remonter dans sa barque et disparaitre a la tombee de la nuit.

Il existe sur la Terre des millions de kilometres de côte. Pourtant, chaque fois que l'on se retrouve sur une plage deserte, c'est comme si la plus grande des faveurs divines nous avait ete accordee. C'est la beaute, le calme, le bruit des vagues offert sur un plateau d'argent.
La paix.
Ce moment aura une place de choix dans la categorie beau-souvenir-ou-me-refugier-quand-les-histoires-de-job-m'ennuient-a-mourir-ou-que-
quelqu'un-me-dit-d'etre-raisonnable-et-de-commencer-a-me-magasiner-un-condo-ou-de-
me-trouver-un-chum-serieux-bon-sang-anais-il-faut-se-caser-et-travailler-c'est-ca-
la-vie-reelle.

Les voyages sont la partie frivole de la vie des gens sérieux, et la partie sérieuse des gens frivoles. - Anne Sophie Swetchine

L'arrivee de ma maman m'a fait gouter un peu au Quebec, apres avoir passe plusieurs mois sans contact direct avec ma petite patrie. Elle est arrivee ici le sourire au levres, prete a s'eblouir devant les tres jolies villes sud-americaines et l'excellente bouffe, et le nez prepare a detecter (helas!) toutes les mauvaises odeurs qui oseraient s'en approcher! De voyager avec elle me rapproche de la maison... J'ai desormais acces a de supers luxes auxquels je n'etais plus habituee: une mere (ouioui! c'est tout un changement ca!), un sechoir a cheveux, un micro-ondes et meme une television! Apres etre restee dans des shitholes, je vous le dis, c'est une reelle difference!
Nous passons de bons moments. Elle a completement change sa vision de l'Amerique du sud ou elle ne pensait jamais mettre le pied. Elle croit maintenant ce que je lui ai dit et repete pendant des mois pour la convaincre: la vie ici est facile et belle.

Je vous dis la meme chose. J'ai eu des courriels de plusieurs personnes qui me disaient que j'etais dont chanceuse de faire ce voyage... Voyager, ca prend de l'argent, vous dites? Assurement! En Europe et au Japon peut-etre davantage, parce qu'il n'est pas plus cher de voyager en Amerique du sud que de vivre dans la ville de Quebec.
Cette chance-la, on la prend. Tout est toujours une question de choix et de priorites.

De toute facon, nous ne sommes toujours que de passage.

mercredi 22 octobre 2008

Hommage au meilleur de l'Argentine

* Musique: Por una cabeza, Carlos Gardel


... le tango

Une femme attend dans un coin sombre, la tete legerement baissee. Elle attend qu'on lui lance un regard, qu'on leve sensiblement le sourcil en sa direction. Celui qui l'invitera a la prochaine danse pourra la garder ou la jeter...

Lorsque le signal est lance, les partenaires se trouvent, s'enlacent, s'affrontent et se cherchent a la fois. Ils suivent le rythme sensuel de Carlos Gardel, chanteur de tango mythique plusieurs fois imite... mais vous le devinerez, jamais egale. Les Argentins disent que le tango appartient a lui seul, d'une certaine facon.

C'est une dance nee dans les maisons closes au 19e siecle, alors que les immigres europeens fraichement arrives a Buenos Aires, eloignes de leur famille, cherchaient la un peu de reconfort aupres des prostituees... Incroyable qu'une danse aussi sophistiquee soient nee dans des milieux aussi defavorises et enfumes, non? Il est d'ailleurs difficile d'aller a Buenos Aires sans passer par la Boca, quartier ouvrier un peu crad qui en serait le lieu de naissance. Encore aujourd'hui, il est decommande d'aller y faire sa promenade en pleine nuit...



... l'histoire de la Difunta Correa

Deplacons-nous dans la precordilliere des Andes.

Un homme malade. Une jeune mere et un bebe.

D'apres la legende, l'homme est enrole par l'armee lors de la guerre civile. Connaissant l'etat de sante precaire de son mari, Deolinda Correa suit son bataillon qui traverse le desert de San Juan en transportant des vivres, de l'eau...et leur nouveau-ne.

Au bout de quelques semaines, elle arrive au bout de ses reserves et meurt d'epuisement. Des muletiers retrouveront plus tard son cadavre au milieu des dunes de sable. Et miracle! Le bebe tete toujours le sein de sa maman.

La mythique Difunta Correa fait partie de l'imaginaire collectif. A plusieurs endroits dans tous le pays, des petits autels lui sont dedies sur la route. Parmi les offrandes, on place des bouteilles d'eau, qui serviront peut-etre a etancher sa soif.

(j'adore cette histoire :))



... le dimanche

Difficile de ne pas se frustrer quand on realise qu'on a besoin de quelque chose de facon urgente et que tout est ferme. C'est ca le dimanche en Argentine.
Personne dans les rues.
Le calme plat... apres et avant la tempete des autres jours de la semaine.
Ou sont-ils, tous ces Argentins?

Il se retrouvent en famille, dans la montagne, armee d'un 1/4 de boeuf, et ils perpetuent cette incontournable tradition de l'asado!! Partout, cette odeur de brule plane et agace la narine... meme une non-carnivore comme moi n'y resiste pas! On en oublie ces deux ou trois trucs de pharmacie dont on avait supposement besoin!

(incroyable mais vrai! j'adore desormais le dimanche!)


... son immense territoire

Ce qui est merveilleux avec ce pays, c'est qu'on n'aura jamais termine de l'explorer de long en large, de la cote aux sierras, du desert a la foret fuegienne! Des milliers de kilometres! J'y passerais ma vie si ce n'etait de leur gouvernement merdique ultra-corrompu et du tres peu de respect pour l'environnement de ses habitants! Le Canada me donne legerement moins de sueurs froides!


... Tito

La meilleure rencontre que j'aie pu faire.
Autant pour l'etat de mon espagnol, que pour la qualite de mon voyage, que pour ma comprehension de la culture, que pour mon enrichissement personnel!!
C'est dommage car il ne le sait pas, il lui manque encore de pouvoir parler francais pour lire ce blog... mais tous les jours, je vous jure, je lui dis merci.

(je l'adore lui!!)

mercredi 15 octobre 2008

Promenade sur Mars

* Musique: The End, The Doors


Fiche papa (ou technique!) :)

- Lieu: Salar d'Uyuni, sud-ouest de la Bolivie
- Altitude: 4000m a 5000m au-dessus du niveau de la mer
- Activites: Visite de l'immense desert de sel, route des lagunes "de couleur", 2 nuits dans un hotel de sel, decouverte de l'etrange monde de Dali...
- Duree du sejour: 4 jours
- Destination suivante: Cordoba, mon "chez-moi" sudamericain!

Je vous espionne de ma fenetre, promeneuse qui avez un chien...
Vous et le chien vivez sans doute sur une autre planete...



Malgre la musique tres derangeante de notre chauffeur qui joue a repetition depuis 2 jours, ce sont les premieres notes qui me sont venues a l'esprit en voyant l'eau rougeatre de la Laguna Colorada, aspirante au titre tres convoitee de "merveille du monde naturelle". Alors que j'essaie de me rememorer des paroles exactes de la chanson d'Offenbach, le vent fouette mon visage. C'est lui qui rend l'eau encore plus rougeatre. Spectacle tout-a-fait etonnant.


La longue route et les nuits froides m'ont donne l'impression de voyager sur la Lune, sur Mars, sur Venus... je ne sais pas, mais pas sur la planete bleue. On imagine la Terre couverte de forets luxuriantes, d'eau, de neige meme (Quebec oblige!)... mais les deserts, on oublie trop souvent les deserts, l'air sec, le sable, l'absence de vie humaine sur des kilometres. J'ai passe maintenant tellement de temps dans le desert que je vous le confirme: il existe d'immenses territoires inhabites sur cette planete.


... Ou l'homme que je suis quoiqu'il en pense n'a pas acces... ni de pres... ni de loin...


(Pensee rapide: j'ai ecoute de force dans le train le film "I am legend" avec Will Smith et ca m'a fait faire des cauchemars. Le positif dans tout ca, c'est que tout de suite apres, j'ai decouvert ici le lieu parfait pour me cacher de la race humaine potentiellement devenue zombie sanguinaire. Je me fais une hutte et je vis en Bolivie au milieu des lamas. Voila. Fin de la pensee rapide.)

Cette expedition ultra-encadree fut extremement agreable, mais egalement la derniere etape de mon copinage avec Mani l'Autrichien, avec qui j'ai passe les 5 dernieres semaines. Les adieux furent brefs mais arrache-coeur... Mais quelle braillarde je fais! Moi qui pensais etre bien au-dessus de l'attachement, moi qui pensait bien me tirer de toute relation qui s'efface aussi vite qu'elle s'est construite! Eh bien j'etais la a me vider de mes larmes, me bourrant de chocolat affectueusement donne par une comparse de l'expedition qui crut, avec raison, que c'etait le temps d'un peu de solidarite feminine! Je ne regrette en rien ma vie temporaire de SDF (sans domicile fixe), mais je vous dis une chose: sachez apprecier les gens qui vous entourent et surtout le fait qu'ils RESTENT pres de vous. (ca exclut le fait que je parte tout le temps ca, d'accord?)

Je suis de retour en Argentine maintenant, chez Tito qui me prete son appartement en son absence pour la fin de semaine. Je vais faire le plein de soleil, de viande et de yogourt probiotique! Parlant de faire le plein, le plus bel Argentin du monde trouve que j'ai maigri durant mon sejour... ce qui ne m'etonne pas, etant donne mon etat physique plus ou moins ideal des dernieres semaines. Je vais me payer de petites vacances de mes vacances! :D

Aussi, tres bientot, dans moins d'une semaine, petite maman vient faire son tour dans l'hemisphere sud et j'irai la chercher a Buenos Aires. J'ai hate de la voir, j'ai hate de la voir arriver avec son chapeau soleil et ses lunettes fumees! C'est le printemps ici, les paysages verdissent, c'est moins sec, enfin! Je vais pouvoir sortir mes sandales sans que tout le monde me regarde avec des yeux ebahis! (pour eux, avant le 21 septembre, il est physiquement impossible de mettre des sandales, peu importe qu'il fasse 15 ou 40 degres!)

Vivement l'ete!!

mercredi 1 octobre 2008

Somewhere, en cualquier lugar

* Musique: Unintended, Muse


La tete dans les nuages.

Seule, encore et toujours, ou plutot en tete-a-tete avec le dieu-soleil qui s'eclipse apres une longue journee.

Si l'on en croit une legende inca, il serait ne en ce meme lieu ou je le regarde disparaitre. Autour de moi, un lac sacre, une merveille naturelle, une ile perdue au centre de nulle part ou au milieu de tout. Le vent me chuchote a l'oreille les croyances toujours vives des habitants de l'ile, et je me laisse bercer par la lumiere.

Soudain, il fait froid. Je dois partir.
Il est disparu derriere les montagnes mais je sais qu'il reviendra.

J'ai longuement pense a l'absence. A vous, qui etes loin. Ou peut-etre est-ce moi qui est loin?

A mon retour de l'ile, il y a cet ami, qui semble parfois mieux me connaitre que moi-meme, qui m'ecrit ces mots dont j'ai besoin.
"Je sais que tu m'entendras même quand tout l'univers se tait autour de toi", ecrit-il, alors que mes yeux s'emplissent de larmes. Je peux presque sentir ses bras autour de moi, son souffle dans mon cou. La Bolivie ou le monde, ou l'univers, quelle importance? J'entends distinctement les belles melodies de sa guitare, je le sens vivre a mon rythme, et moi je vis a son rythme.

Si l'on ressent tellement la distance entre nous et une personne absente, peut-etre devrions-nous nous poser quelques questions...

Est-ce elle qui est partie?
Ou est-ce moi qui ne l'a pas suivie...?

Je ne ressens ici l'absence de personne. Je suis complete et parfaitement heureuse. Les priorites sont ce qu'elles doivent etre, toute chose a sa place bien precise, les gens, la langue, nous faisons tous partie de la meme planete, nous cherchons tous a repondre aux memes questions. Il n'y a ni peur, ni inconnu. Les liens se tissent facilement et se defont aussi, en laissant une trace indelibile.

C'est peut-etre un autre monde, bien different de celui dans lequel j'ai grandi. Mon monde a moi est magnifique, unique, c'est "chez moi", mais j'apprecie celui dans lequel je flotte depuis quelques mois. Il n'est pas sans danger, il est parfois choquant, sale, destabilisant... mais il est vrai, indiscutablement vrai. Sans colorant, ni additifs. La race humaine pour le meilleur et pour le pire. A mon retour, tout ceux que j'aime auront change avec moi. Je les regarderai avec de nouveaux yeux. Et je sais que je ramenerai avec moi une petite partie du monde dans lequel j'aurai vecu...

Ceux qui voudront me voir telle que j'etais pourront le faire, je reste moi, irresistiblement moi.
Toutefois, ceux qui sauront percevoir ce petit quelque chose de different seront ceux qui auront voyage avec moi tout ce temps... Voila pourquoi je ne ressens aucune absence, aucune solitude.

Alors que je m'apprete a poursuivre mon chemin vers le sud de la Bolivie, vers d'autres immenses et aveuglants deserts, j'ai besoin qu'on me fasse confiance. Qu'on me laisse partir. J'ai besoin qu'on arrete de me dire de faire attention, d'etre raisonnable. Je sais exactement ce que je dois faire, ou je dois etre. J'ai, pour la premiere fois de ma vie, pleinement confiance en moi.





jeudi 25 septembre 2008

Machuuuuu!



Ne vous faites pas de soucis, en touristes responsables que nous sommes, il ne restait aucune trace de notre passage par la suite!

Je vous laisse sur d'autres photos...





Cuzco



Le canyon Colga

jeudi 18 septembre 2008

Page blanche

* Musique: Bendita la luz, Mana







Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir passe le deux derniers mois dans le desert, en haute altitude, de m'etre fait bruler la peau et les cellules du cerveau par le soleil, mais je suis vraiment victime d'un constant syndrome de la page blanche. Il me semble parfois avoir de bonnes idees, tres tard, alors que je suis sur le point de plonger dans un sommeil que je souhaite profond mais qui l'est rarement... alors je pense aux peripeties que je pourrais raconter, aux anecdotes qui me sont arrivees, aux gens que j'ai rencontre. Je ne manque pourtant pas d'inspiration pour mon carnet de voyage Betty Boop qui se remplit a une vitesse etourdissante. Et ce n'est pas que les lieux que je visite ne m'inspirent pas... au contraire. Mais un episode de la vie ne devient-il pas une aventure lorsqu'on lui donne un commencement et une fin?
Le probleme, c'est que la vie coule tranquillement, que les aventures se suivent si naturellement qu'elles semblent commencer et se terminer a chaque minute. Apres 3 mois a trotter, la routine est de changer d'endroit chaque jour, de se lever et de se demander comment on occupera cette nouvelle journee. Nous n'avons plus l'impression de perdre notre temps lorsqu'on s'arrete, non, "on en profite" encore plus lorsqu'on prend le temps de s'arreter et de respirer la vie telle qu'elle se vit en ce lieu qu'on apprend a connaitre doucement. Et puis comment decrire cette vie faite de longs silences? Par chance, mon partenaire de voyage est exactement sur la meme longueur d'ondes que moi. Depuis notre arrivee au Perou, nous avons chacun notre tache: moi, je m'occupe de la "gringo tax". Mes talents de negociatrice sont rudement mis a l'epreuve lors de chaque achat. Lui, son travail est de me faire ralentir le pas... et de me calmer les nerfs quand je pense m'etre fait avoir par un habile peruvien! Ca a l'air idiot, mais je me rends bien compte de mon background de nord-americaine pressee! Je suis devenue une vegetarienne temporaire sous son influence et en plus, je me suis mise a l'allemand! Le plus bel Argentin du monde n'aimerait surement pas cette nouvelle, mais bon, il ne peut pas lire ces quelques lignes!

Je ne veux pas ecoeurer personne, mais je suis maintenant dans l'une des plus belles villes du monde, la plus vieille ville continuellement habitee des Ameriques, et j'ai nomme... Cuzco!! Les trajets d'autobus des derniers jours ont ete particulierement penibles, alors nous resterons dans les alentours pour quelques temps sous pretexte d'une overdose de tout transport en commun! Et ouf... comme vous le savez, j'ai une haaaate de voir le Macchu Picchu... Je vous reviendrai la-dessus.
:)

vendredi 12 septembre 2008

Rien n'arrive pour rien!

* Musique: L'excessive, Carla Bruni


Eh bien, je peux dire que le fait d'avoir du rester a Cordoba quelques jours de plus en raison de ma situation corporelle precaire va peut-etre m'avoir sauve de mon eventuelle pire experience de vie.

Changement de programme: j'oublie la Bolivie.

J'etais toute enthousiaste de m'etre fait un ami avec qui voyager, un Autrichien avec qui j'ai un pacte: je lui apprends l'espagnol et lui m'apprend l'allemand. Et la, alors que nous approchons de la frontiere bolivienne, nous apprenons que les frontieres sont fermees et qu'il est donc impossible d'aller au pays, en raison de manifestations qu'il y a eut dans les derniers jours dans certaines villes.

D'apres les informations collectees, la crise a l'air assez serieuse. Nous allons suivre tout ca a distance... Nous allons voir ce qu'il y a a voir dans le nord de l'Argentine, puis nous traverserons au Chili pour nous rendre au Perou. Je vais eventuellement aller chercher de l'information aussi sur le Perou, afin de m'assurer que tout est correct de ce cote de la frontiere...

Restez donc tranquilles, je suis bien en securite ici!
:)

mardi 9 septembre 2008

Où sont passes les dinosaures?



Il etait une fois...

Un peintre.

Un peintre tres selectif.

Aujourd'hui, s'il vivait encore, il serait tres vieux... quelques millions, milliards d'annees, tout au plus.

C'est le premier artiste de tous les temps. Il est tellement vieux qu'on a oublie son nom, ou encore on lui en a donne des dizaines, et puis personne ne s'est entendu sur son "vrai" nom et ca a fait des disputes tellement inutiles! Cela lui importe peu... il se cache depuis des millenaires derriere son oeuvre et savoure probablement les "wooaa" qu'il entend parfois des voyageurs qui ne sont pas encore trop blases de voir ses milles merveilles...

Dans le nord argentin, il a sorti son pinceau et son burin et s'est mis au travail, avec tout l'acharnement dont il etait capable. Il a choisi un lieu desertique, une terre aride inaccessible, une vallee a 1600 metres d'altitude ou le soleil ne pardonne pas et que seuls les plus temeraires pourraient atteindre... la beaute se meriterait-elle?

Quoiqu'il en soit, l'oeuvre achevee, la Quebrada de Cafayate, merite qu'on brave les elements. Les photos seront rares, je viens tout juste de vous dire que je suis loin, tres loin... ca ajoute au realisme. :)



P.S.: Pour ceux qui aiment vraiment tout savoir de ma vie (quels pervers!), voici quelques details des derniers jours.
Je suis restee plus longtemps que prevu a Cordoba, pour cause de maladie et d'Argentin beaucoup trop attachant..! C'est dur de se separer de ces petites betes-la, vous savez... j'ai du me resigner tout de meme pour au moins le prochain mois, et je me suis lancee dans ma galere qui devrait me mener jusqu'en Bolivie. Sur la route, j'ai rencontre une Americaine qui m'a fait ressortir mon anglais du dimanche, enfoui tres loin qu'il etait. Nous nous accompagnons mutuellement jusqu'a ce que nos chemins se separent... et ca risque d'etre demain. J'ai decide de rester un peu plus dans la petite ville ou je suis parce que c'est joli, propre, et qu'il ne fait pas -30 la nuit. Je m'y plais. Je commence a avoir le reflexe de me nidifier, de me trouver un endroit tranquille et me faire mon petit cocon... La preuve que le desir de securite nous suit meme lors du plus beau voyage...!

mardi 2 septembre 2008

Mimitisme

* Musique: Hasta siempre Che Guevara, Pierre Barouh




Ce n'est pas qu'on fasse une obsession sur le Che, non, loin de la, mais nous avons decide de pousser notre zele jusqu'a se lancer nous-memes dans un "road trip" de 4 jours, mais pas sur une "Poderosa" comme l'imposante moto de l'ami Alberto Granado...


Nous avons pousse l'audace bien plus loin en nous armant d'un minuscule scooter au klaxon strident pour arpenter les routes de terres de la tres desertique province de Cordoba.



Mon hote est un adepte du tourisme en pleine nature... et je vous dirais qu'en effet, je me suis reconciliee avec la nature. Victime d'une insolation due a mon peu d'habitude au soleil hivernal sud-americain, je vous dirai simplement que j'ai atteint avec Tito un niveau d'intimite que je n'avais jusqu'a present qu'avec ma mere!
Heureusement, c'etait l'endroit reve pour ne rien faire et recuperer. Je vous laisse donc sur quelques photos... malheureusement, je n'ai pas de photos du plus impressionnant... c'est-a-dire du ciel completement couvert d'etoiles en l'absence de lumieres venant d'une ville quelconque.

Vous devrez venir pour le croire... ;)









vendredi 29 août 2008

Bonne feteeee Genevieve!!

C'est la fete de la meilleure partner de voyage du monde, et donc ca vaut la peine de faire une petite pause pour le souligner!

Maudite chanceuse, pour toi, sur un plateau d'argent, voici tes multiples cadeaux... ;)




On pardonnera les quelques problemes de communication que j'avais avec mon cameraman, nous sommes tout pleins de bonnes intentions mais voila, vous vous imaginez un peu de quoi ca a l'air au quotidien...! ;)

Bonne fete ma belle cherie! Je t'adooooooore! :)))

lundi 25 août 2008

Instrucciones para llorar (instructions pour pleurer)

* Musique: Le monde est à pleurer, Jean Leloup


Le theme sera ici les larmes parce que les longs voyages y sont indiscutablement lies. Parce qu'aussi, on ne manquera jamais d'etre prise d'assaut par le mal du pays, que dis-je?, la nausee du pays. Comme dirait le plus bel Argentin du monde, au fond, c'est normal de vouloir revenir chez soi avant le temps, c'est normal que notre pays nous manque, notre maison, notre confort, nos proches... le contraire serait inquietant.

Pour pleurer en vacances, il faut forcement un motif.
"Para llorar, dirija la imaginacion hacia usted mismo, y si esto le resulta impossible por haber contraido el hábito de creer en el mundo exterior, piense en un pato cubierto de hormigas..." - Julio Cortazar

- Pour pleurer, dirigez l'imagination vers vous-mêmes, et si cela vous parait impossible parce que vous avez pris l'habitude de croire en le monde exterieur, pensez a un canard couvert de fourmis..."

Une petite histoire, ou encore, mon "canard couvert de fourmis"...
La petite ville de Mercedes est situee dans la province de Corrientes, au nord-est de l'Argentine, l'une des plus pauvres du pays. Contrairement a ce que son nom laisse penser, c'est plutot la capitale des vieilles volks, aussi vieilles que moi, et non des supers bagnoles du celebre contructeur allemand. Jusqu'a l'annee derniere, le terminal d'autobus etait bonde d'enfants qui assaillaient les voyageurs et leur quemandaient de l'argent.
Un an plus tard, lors de mon passage, plus personne au terminal, mais la pauvrete a augmente, et les logements de fortune en taule des alentours ne mentent pas sur la situation extremement precaire de ces familles... les enfants mendient toujours, mais dans les restaurants, dans les rues... que s'est-il passe?
Il y a quelques mois, l'un d'eux faisait ce travail impose par ses parents (vous savez que s'ils ne rapportent pas suffisamment d'argent, les parents n'hesitent pas a les battre violemment) et s'est fait enlever, au terminal d'autobus. On a retrouve le petit corps mutile le lendemain... On lui avait arrache les yeux, la langue, le cuir chevelu et on l'avait viole avant de le battre a mort. C'est une petite ville, alors tout le monde se connait... donc tous restaient sous le choc, silencieux devant ces horreurs. Vous savez ce qui a "permis" a la police de percer ce silence qui l'empechait de mener son "enquete"? La publication des photos du cadavre dans les journaux locaux! Belle tactique...
Disons que la fin justifie les moyens... et on a finalement retrouve les 8 (!) individus qui avaient fait cela. Ils faisaient, parait-il, partie d'une secte satanique et ont decide, pourquoi pas, d'offrir le corps de cet enfant misereux a leur "dieu"-bidon, et pourquoi pas, s'amuser un peu pendant qu'on y est.

Mais le gamin, et tous les autres, ils faisaient quoi le soir tard tout seuls au terminal?
Et ces parents qui font faire leur sale boulot par leurs petits, personne n'a jamais pense a les castrer, ou je sais pas?
Et dans un pays ou l'ecole est gratuite et obligatoire, personne ne les prend par le collet pour les ramener sur les bancs de classe quand ils les voient comme ca tous seuls?

Ce n'est pas la premiere fois que je vois des enfants pauvres... que je vois des bidonvilles... mais j'ai passe une semaine seule dans tout ca et voila, ca a ete le declencheur d'une insoutenable envie constante de pleurer ma vie. Apres avoir passe une semaine dans les villes les plus pauvres d'Argentine, j'ai accumule suffisamment de raisons pour m'insurger contre tout, contre eux, contre nous-memes. Contre moi aussi, moi le soir en revenant, je dormais seule, en securite, dans des dortoirs remplis de lits vides. Je refuse de donner de l'argent a ces enfants-la, parce que c'est une roue qui tourne, parce que s'ils font ce travail, c'est que ca rapporte et d'une facon ou d'une autre, je me sentirais coupable... alors que puis-je faire, a part me promener les poches pleines de bonbons, afin d'avoir eu l'impression de "donner" un peu et dormir plus tranquille?

Je la connais la chanson. Il ne faut pas se sentir coupable parce que nous ne sommes pas responsables des malheurs du monde.. Sauf que j'espere que ceux qui sont vraiment responsables ne se renvoient pas la balle de cette facon. Et ca me fait souvent penser a l'attitude des gens qui disent "ouais, je sais que je devrais pas acheter des vetements faits dans des usines ou travaillent des enfants qui se font exploiter, mais si on achetait pas les produits, ils n'auraient pas de travail, ca serait pire..." NON ILS SERAIENT A L'ECOLE ET LES PARENTS SERAIENT PEUT-ETRE MIEUX PAYES ET ILS S'OCCUPERAIENT EUX-MEMES DE L'ECONOMIE FAMILIALE! C'est une roue qui tourne ca!

Un homme rencontre dans la ville de Resistencia, l'une de celles dont je vous parlais plus haut, m'a demande si je croyais en Dieu... Je lui ai repondu que je crois au hasard, a la chance pure et dure, a la roulette russe qui nous fait aterrir dans une famille extraordinaire, comme la mienne, qui m'a donne des millions de possibilites des ma naissance, ou dans une famille du tiers-monde qui considere ses marmots comme du capital technique.
Et je m'en suis voulu aussi parce que tout ce que j'ai pu faire, apres quelques jours de ce regime, c'est d'appeler Tito a Cordoba, sur le bord des larmes, pour lui dire que je reviendrais le voir plus tot que prevu. J'ai besoin de repos, je suis fatiguee. Je suis fatiguee des periples hors des sentiers battus, de voir des gens fouiller dans les poubelles et vivre dans les depotoirs, j'en peux plus non plus de voir des chiens (voire des chevaux!) abandonnes et blesses, qu'on laisse mourir de faim en pleine ville. On ne m'a pas habituee a voir la misere dans ma cloche de cristal, de devoir la regarder dans les yeux comme ca toute seule, quand je n'ai personne pour me distraire et detourner mon attention. J'ai passe 3 jours a pleurer a chaudes larmes a la moindre occasion... Je dois me preparer psychologiquement a la Bolivie.
Je suis donc de retour a Cordoba, je veux m'asseoir et lire tous les jours, je veux aller au musee, cuisiner ooh ouiii! cuisiner avec mon petit Tito-gauchito, ou encore mieux! le laisser cuisiner et moi je m'occupe du reste, de manger mmmm! Manger ses creations culinaires toutes maison! Je veux ne pas avoir de plans de la journee, avoir l'occasion de ne rien faire si je veux, de rester a la maison et de dormiiiiiiir toute la journee en attendant que mon hote revienne de l'universite ou il etudie avec acharnement ses lois faites d'encre et de papier. Je veux qu'il me parle de l'Argentine sous son meilleur jour, de la vie de ses parents en campagne, de son grand-pere qui a passe sa vie a raconter des histoires...
Je veux parler francais avec son frere, lire ses livres en francais, ecouter de la musique en francais!
La crise de larmes est passee maintenant...

Je vous laisse sur une note drole et positive... Vous allez pouvoir voir live en quoi consiste un party d'asado (version argentine du BBQ) sur lequel coule un flot de merveilleux vin argentin, a Puerto Iguacu! MMmmmm! Une petite chanson que vous connaissez peut-etre bien, et qui entre tout-a-fait dans la thematique des larmes... :) Nous ne sommes pas des musiciens... mais ouf on s'est bien amuses!! (pour ceux qui voulaient mettre un visage sur Martin Sr. et Martin Jr...!)

mardi 19 août 2008

Carpe diem...

... ou Short stories.

* Musique: Sultans of swing, Dire Straits


La galere

9h: Nanou se reveille comme une fleur apres une longue nuit a manger du steak et a danser le reggaeton dans un club bresilien de Puerto Iguacu.
But de la journee: aller voir les sacro-saintes chutes d'Iguacu, du cote argentin (elles se trouvent directement sur la frontiere Argentine/Bresil, un peu comme les chutes Niagara sont partagees entre USA et Canada). Toutefois, avant, Nanou entreprend de reveiller ses deux compagnons de voyage, Martin Sr. et Martin Jr., profondement endormis...

10h: Nanou est habillee, douchee, elle a mange. Elle est toujours sur le cas de nos deux zombies.

11h: Sensible amelioration, les deux zombies sont maintenant deux larves.

11h30: Nanou saute sur le lit avec enthousiasme en criant "Viiiiite!!! Les chutes!! Les chutes!!" Martin Sr. tente de l'attendrir d'une facon toute argentine: il l'attire contre lui en lui sussurant a l'oreille: "Hermosa, elles seront la tantot tes chutes... et finalement, ce sont juste des chutes, il n'y a rien de si impressionnant!" en poussant un ronflement bien senti 2 secondes plus tard.
Insultee, Nanou se degage et pense a une strategie.


12h: Elle menace de partir seule parce qu'elle en a franchement marre. Martin Sr. la retient et lui demande de lui laisser 5 min le temps qu'il se leve et s'habille...
...
...

ZzzzZZzzZZzZzZZZZ...

13h: A bout de nerf, Nanou est prete a sortir l'artillerie lourde. Elle sait qu'il existe un moyen infaillible qui la rend irresistible aux yeux de tout Argentin qui se respecte...
Elle parle francais.

Oooouuff... On voit tout de suite qu'elle le prend par les sentiments. Il lui demande d'arreter de parler en se tortillant, il est tout chose, il ne se peut plus...
Il se leve. Quatre heures d'efforts plus tard, Martin Sr. se decide a reveiller Martin Jr. qui ne peut s'empecher de faire exactement comme son homonyme et c'en est fait. A 14h nous pouvons partir.

Probleme.

Le cote argentin prend toute une journee a visiter car il existe plusieurs chemins... si tout le monde s'etait leve a 10h, il n'y aurait eu aucun probleme, mais la... Derniere option: aller du cote bresilien qui offre le plus beau panorama. Le hic, c'est que les Canadiens ont besoin d'un visa.

C'est ainsi que commence une autre galere, une marche sous la chaleur jusqu'au douanes argentines pour demander si je peux aller du cote bresilien, ils n'en ont aucune idee, tampon dans le passeport, nous sortons du pays.
Nous nous rendons aux douanes bresiliennes, bien decidee que je suis a faire mentir celui qui a dit que les Canadiens devaient payer 180$ pour passer une demi-journee au Bresil.
Discussions animees...


REFUSEE, la Nanou!!

"QUOI???"

Evidemment, mes deux Argentins n'ont aucun probleme a passer la frontiere eux! Alors me voici en train de regarder mes deux hijos de puta qui m'envoient la main de l'autre cote des douanes!! Ils vont voir les chutes SANS MOI, alors qu'ils en avaient dont bien rien a cirer le meme matin!

15h: Je reviens vadrouille en Argentine, deversant ma colere sur un groupe de francais pour qui les relations Canada/Bresil sont somme toute sans importance. Je suis une incomprise.

15h30: Retour a l'hostel. Je vais me coucher pour passer ma colere.
...

18h30: Fin de la sieste, toujours en colere.

19h30: Retour triomphant des hijos de puta qui OSENT me dire "Bof... c'est juste des chutes!"
Insultes en francais : "je vous EMMERDE!!!"

22h: Je suis bien decidee a aller voir les chutes a la premiere heure le lendemain, du cote argentin. Martin Sr., tout licheux, roucoule qu'ils pourront m'accompagner le lendemain.

NON MERCI!!

6h du matin: Retour des Argentins apres une autre nuit bien arrosee.

7h30: Lever de Nanou qui sera prete a partir une heure plus tard. Breve tentative de reveiller les Argentins qui promettent d'etre prets dans 10 min.

9h30: Ils dorment. Nanou leur lance un bisou et s'en va, elle va garder les chutes pour elle seule... et les 450 000 autres visiteurs. :)


Le moustique

Au retour des sacro-saintes chutes, la Canadienne-trooop-canadienne (je n'ai jamais ete aussi independantiste) regarde un maringouin se cogner le nez dans la vitre, tentant desesperement de trouver la sortie.
Elle se dit a elle-meme, frustree de s'est fait manger chaque centimetre carre de son corps par un de ces individus: "Haha!!! Tu creveras ici, salopard!"
Puis...
"Bon, au moins tu manqueras jamais de bouffe dans un autobus toujours bonde."

Toutefois, le moustique a l'air de se fouttre eperdument de mon commentaire, bien occupe qu'il est a sortir de cet autobus maudit qui l'empeche de voler librement.

Je me dis alors qu'il existe peut-etre un besoin encore plus primaire que celui de manger...


Gabriel Garcia Marquez et les chutes d'Iguacu

Selon Gabriel Garcia Marquez, auteur colombien bien connu ici, il existe 4 sujets sur lesquels il vaut la peine d'ecrire.


1- L'amour entre deux personnes
2- L'amour entre trois personnes
3- La quete du pouvoir
4- Le voyage

...................

Je suis arrivee aux sacro-saintes chutes en salivant comme une enfant, les yeux brillants, emerveillee comme je l'etais apres mes frustrations de la veille et l'attente...
J'aurais voulu etre Robert de Niro dans le film "The Mission", escaladant a mains nues les falaises, risquant ma vie pour un objectif plus grand que moi, la decouverte de nouveaux territoires, la soif d'entrer en contact avec des peuples meconnus jusqu'alors. J'aurais voulu decouvrir ce lieu ou y vivre, etre seule au monde dans la nature... il fut un temps ou des lieux comme ceci demeuraient un secret bien garde... en reste-t-il encore?
Quand j'etais petite, je revais de voyager, d'etre une exploratrice, de parcourir le monde et d'ecrire sur mes decouvertes des secrets les mieux gardees de la planete bleue.
Mais alors, ce ne serait plus des secrets.
Il faut surement accepter que notre oeil ne verra pas tout, que notre soif d'etre partout devra avoir des limites... Autrement, ca deviendrait encore une quete du "mieux", du "je-suis-meilleur-que-toi-parce-que".


Je ne verrai pas tout.
Je ne serai pas tout.
Je ne suis que moi.

...........................

Je vais donc me limiter dans mes sujets d'ecriture... J'abandonne volontairement le 2e et le 3e, je me limite au 4e et bon, pour ce qui est du premier, c'est une histoire a suivre... :)

jeudi 14 août 2008

Pour patienter un peu...

Des photos! :)

Mon premier diner de parrilla... Peut-etre que l'Argentine va finir par faire de moi une vraie carnivore!

A Cordoba... ville du Che!



Los gigantes (Les Geants), une partie des Sierras grandes, l'une des chaines de montagnes situees a quelques dizaines de kilometres de Cordoba.


Ouais, la fille qui tremble de peur en haut, c'est moi!! :)

dimanche 10 août 2008

Une Quebecoise a "Nueva-York"

* Musique: Me gustas tu, Manu Chao



Il y a des gens qui se sentent bien en campagne mais qui preferent rester en ville.

J'en suis.

Toutefois, il y a ville et ville. Quand on parle de Quebec, a cote de Buenos Aires, on pourrait parler du campo! Poooah c'est immense! Pour les Argentins, il y a les habitants de Buenos Aires, les porteños, et il y a les autres... C'est le syndrome du Paris des Francais: il y a les Parisiens, et il y a les autres... Mais impossible de passer a cote de cette ville toute europeenne, gigantesque mais dont les habitants demeurent chaleureux et ouverts. Pour ma part, je me suis donnee pour mission de decouvrir quelques havres de paix qui existent, ouioui!, en plein coeur de la plus grande ville de toute l'Amerique du sud.

Genevieve et moi sommes tombees sur un hote de couchsurfing assez sympa, qui demeure, ôô chance!, en banlieue de la grande ville. C'est un quartier assez tranquille qui donne une petite pause de la folie citadine! Martin, l'hote en question, est un ingenieur et etudiant insomniaque qui m'a garde eveillee de longues heures la nuit, soit en me faisant des concerts gratuits de guitare style banjo a 10 cordes, soit en soulevant des questions existentielles indefinissables. Bonne pratique pour l'espagnol, je vous le jure. Genevieve a paquete ses petits apres 2 jours et est rentree au bercail, tandis que moi j'y suis restee 6 jours.
Tant qu'a etre partie sur une lancee de villes, je suis maintenant a Cordoba, ville universitaire beaucoup plus tranquille et petite, qui possede pas moins de 7 universites, dont une fait partie du patrimoine de l'humanite de l'Unesco! Des mon arrivee, j'ai croise un autre etudiant insomniaque qui a entrepris de me faire connaitre la ville et surtout, surtout ôôô coup de gràce! les Sierras des alentours! Ouioui! En pleine ville, je peux sauter dans une bus beni des dieux qui m'emmene au vent! Au programme: marche, marche et marche, pause soleil-mate que je commence franchement a adopter (voir photo) et apres, souper-raviolis pour se refaire des energies!

C'est la premiere fois de ma vie que je voyage aussi "social" et ca me plait. En fait, je suis tellement toujours avec des Argentins et je parle tellement toujours en espagnol que c'est rendu que je ne peux plus parler anglais! Bon, j'exagere un peu, pas que mon espagnol soit meilleur que mon anglais, mais ca me vient plus facilement maintenant, ca me coute moins d'efforts... Et puis bon, peut-etre que je me sens plus proche de la culture latine que de la culture anglo-saxonne, je l'ignore...
D'ailleurs, une petite anecdote.
A Buenos Aires, le gars qui m'heberge m'a dit: "C'est drole, ca fait seulement trois jours que tu es ici et deja, tu possedes les deux grands traits de caractere typiques aux hommes argentins: tu es arrogante et seductrice!" lol Je sais pas si c'est un compliment! (je vois deja ma mere sauter au plafond de penser que je puisse essayer de seduire des inconnus... on se calme svp, merci)

Parlant de mere, j'ai entrepris de la convaincre de venir me rejoindre en Argentine, et j'attends toujours sa reponse... Alors ceux qui liront ce post et qui voudront laisser un commentaire pour lui mettre un peu de pression, sachez qu'elle vous lira!
Je butche un peu mes entrees de blog ces temps-ci mais je promets que je vais me forcer pour la prochaine, et ce sera pour les Chutes d'Iguacu! Youppiii! :D

dimanche 3 août 2008

El principio de todo

* Musique: Evergreen, Axelle Renoir


En pleine nuit...

Vous comptez desormais parmi les chanceux qui profitent a l'occasion de mes nuits d'insomnie alors que je brouillonne ces quelques pages non pas en direct d'un cafe internet, mais bien de la petite maison toute en bois ou nous demeurons. Il est 3h du matin, j'ai une grippe emmerdante qui me reserve une adorable nouvelle surprise a chaque nuit... Nuit 3, au programme: insomnie pure et complete.

Ainsi donc, nous l'attendions ce moment ou nous pourrions dire "Je suis le roi du monde!!", au point le plus au sud que nous pouvons atteindre en ce bas-monde, Ushuaia.

Or, sachez que d'ici je ne peux apercevoir l'Antarctique, pas meme un tout petit peu de ce continent oublie... je ne vois que des iles inhabitees, des loups de mer et des cormorans. L'Antarctique est a 1000 km d'ici, par dela les mers agitees ou se rencontrent enfin les deux plus importants oceans de la planete. Pour une enseignante de geo comme moi, l'experience en vaut la chandelle, assurement.
Ca vaut meme le retour en force de l'hiver en plein mois d'aout.
Tout de meme, l'objectif est atteint, nous sommes loin des foules, perdues dans un monde blanc et magnifique, petites au milieu des Andes, monts qui regnent en maitres depuis le debut du voyage, du desert de sable au desert de glace.



Maintenant, vous allez cliquer sur ma petite radio et avancer d'une chanson. (les deux petites fleches qui pointent a droite)

Ambiance blogueste melodramatique.

Je vous explique.

Dans a peine 3 jours, ma super complice, Genevieve, retourne a Montreal. Fidele partenaire de mes projets temeraires comme "je vais au bout du monde!!", elle m'aura permis de me donner un petit coup de pied et de me lancer tete premiere dans ce voyage en solitaire qui commence et dont je ne sais rien... Sans elle, j'aurais souffert du mal du pays bien avant parce que ca fait 3 semaines qu'on est les seules touristes a des km a la ronde.
Je la vois maintenant toute febrile, chaque matin, a l'idee d'etre sur son depart. Pas nostalgique encore je crois, ca viendra assez vite, elle semble se sentir prete. De toute facon, meme si elle ne l'etait pas, la combinaison d'un regime d'empanadas, du froid et du stress positif que presente sa recente embauche pour un emploi en environnement provoque chez elle d'autres catastrophes epidermiques (ou epidermales?) dont je devrais taire l'existence! Elle a hate de retrouver son amoureux et son fer plat, et c'est le meilleur etat d'esprit a avoir!

Bon, moi j'ai la trouille au dernier moment, donc maintenant. D'un autre cote, je ne pourrais pas revenir. Ma mere disait qu'au moment de commencer sa carriere, elle avait pleure a chaudes larmes. Je ferais bien la meme chose, mais ca fait deja 5 ans que je travaille alors on en revient. La seule raison pourquoi je pleurerais devant la possibilite de commencer a travailler pour vrai, c'est parce que je veux pas des obligations et des conversations de plates-bandes que m'offrent le milieu professionel sur un plateau d'argent. A l'universite, on nous habitue a la nouveaute, aux grands reves... Et ici, c'est la meilleure universite du monde.

Por eso, me quedo... ayayay hasta al final.

:)

Quel deversement de coeur ma foi! Une vraie mine pour les amateurs de psycho-pop!

Bon, je continue!


** Je vous reviens avec des photos la prochaine fois, mon ordi est trop vieux pour accepter ma cle USB!

mercredi 30 juillet 2008

Radotage

* Musique: Pa' llegar a tu lado, Lhasa de Sela


"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux." - Marcel Proust


On va mettre quelque chose au clair dès maintenant.

Impossible, mais je dis bien impossible, de venir au Chili sans aller a Torres del Paine.

Je sais que je suis tanante avec ca, je sais que ca fait 3 fois que j'en parle. Mais vraiment, s'il y a une chose dans la vie qui vaut bien la peine, c'est de traverser le paradis terrestre, a pied, sur 60 kilometres en trois jours, ne vivant que de thon et d'eau fraiche. C'est bien beau de faire des tours organises de touristes presses, mais il y a bien une limite a tout. Parfois, il faut suer, il faut monter des montagnes charges d'un gros sac d'expedition, il faut arreter et regarder un peu autour de soi, se laisser hypnotiser par l'eau turquoise qui n'aura jamais ete si belle sous les nuages, sous la pluie, sous les hauts pics qu'on croirait tailles au couteau. Et apres 3 jours de ce regime draconien, l'immense steak qui nous attend vaut toutes les plages du monde, tous les paysages a couper le souffle... et nous donne le goût de recommencer!

Je vous annonce que je merite desormais le controversé mais oooh combien convoité titre de "plus athletique" sur facebook. Pour ceux qui en rient a gorge deployée, je vous attends au rack a bicycles a 4h.

Outre ces peripeties qui se repetent un tantinet, sachez que nous sommes restés dans la treeeees animee ville de Puerto Natales durant une grosse semaine, pour cause d'imprevus de toutes sortes. Ainsi, au lieu d'etre a Ushuaia le 26 juillet comme le prevoyait notre itineraire de coin de table, nous sommes le 30 et nous ne sommes toujours pas rendues. Cependant, nous partons demain. Nous avons change de ville parce que juste pu capable de voir Puerto Natales meme en peinture, alors nous sommes basees a Punta Arenas, une belle ville cotiere toute enneigee...

Et aussi, evidemment, comme clou du message (un clou qui ne vous surprendra pas, j'imagine), j'ai decide de prolonger la duree de mon voyage et de ne revenir qu'en novembre. Alors fideles lecteurs (s'il y en a!), vous aurez quelques entrees supplementaires a vous mettre sous la dent! Je devais commencer un certificat en litterature a mon retour et me prendre un contrat d'enseignement, mais bon, le certificat et le contrat pourront attendre jusqu'a l'hiver, non?
J'ignore encore mes prochaines destinations... mais j'aimerais me rendre eventuellement jusqu'a Macchu Picchu.... alors peut-etre passerais-je par la Bolivie et le Paraguay? On verra bien assez vite... de toute facon, je viens de trouver une belle citation de Christophe Colomb:
"On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va."

J'espere que le prochain post se fera bel et bien a la fin du monde! :)

jeudi 24 juillet 2008

Les lois de la nature

* Musique: De Ushuaia a La Quiaca, Gustavo Santaolalla


Parce qu'une image vaut 1000 mots,

Parce que je suis moi-meme sans mot,

Parce que tout ce que je peux dire c'est:"je dois revenir",

Parce que je realise a quel point nous sommes petites, ici, au milieu des glaces et des montagnes,

Parce que j'ai compris qu'il faut parfois continuer un peu plus loin, ne pas se laisser decourager par le froid et la vegetation desolee,

Parce que je voudrais partager un peu de ce qui se trouve devant mes yeux...

















Nous partons samedi pour 3 jours dans ce paradis hivernal, et nous dormirons dans des refuges en montagnes. Un premier tour rapide des lieux nous aura convaincu d'y demeurer plus longtemps...

Quelques anecdotes:

- Genevieve est la victime impuissante d'une loi de la nature incontestable: la loi de Murphy, alias, Loi de la tartine beurree. Brievement, cela veut dire que tout ce qui ne doit pas lui arriver lui arrive irresistiblement.

Trois exemples en 24 heures:

1) Elle oublie son appareil-photo lors du tour de Torres del Paine, alors que ce parc consiste le clou de notre voyage. Evidemment, durant un moment, elle a meme eu peur de l'avoir completement perdu, ce qui ne l'aurait pas etonne d'elle-meme... ;) Mais bon, a notre retour, il l'attendait sur son lit avec un air moqueur.

2) Nous revenions gaiement de l'epicerie hier, apres avoir fait des reserves pour 3 jours en vue de notre expedition qui devait se faire aujourd'hui jusqu'a samedi. Un petit saut sur internet lui a permis de constater qu'elle se faisait convoquer en entrevue vendredi (evidemment!) pour LE poste qu'elle convoitait a son retour a Montreal. Ce qui veut dire: changement de plan de match en reportant l'expedition de deux jours et surtout, l'annulation de la visite des chutes d'Iguacu qui devait se faire a notre retour dans le nord du pays, faute de temps.

3) En preparation de la dite entrevue, elle s'etait fait un super document de 25 pages qui devait etre la cle du succes... jusqu'a ce que son ordinateur bogue, au moment de l'enregistrement, et qu'elle le perde dans les bas-fond de son appareil de merde.

Une minute de silence, svp.

- A Rio Gallegos, apres notre 24 heures d'autobus en ligne, nous avons ete sauvagement embarrees a l'exterieur de notre hotel, a notre retour du restaurant... a minuit. S'en est suivi une demi-heure de cris, de plaintes, de coups de poings et de pieds dans toutes les portes de tous les cotes de la maison, assez qu'une voisine effrayee a meme sorti son chien de garde (un minuscule petit batard frise de la taille de mon chien)!

- Nous sommes tellement devenues de vraies randonneuses que desormais, quand nous voyons que nous avons 10km de marche a faire, on se dit d'un air suffisant: "Haha les doigts dans le nez!"

On se revoit a la fin du monde!