dimanche 21 février 2010

Hymne à la tolérance, part 2

Quand j'y repense, je me demande encore pourquoi j'ai acheté des billets vers cette destination. J'ai toujours aimé ces villes méconnues qui entretiennent les préjugés défavorables et les idées préconçues montées de toutes pièces par notre imagination frivole d'Occidentaux absolument vertueux. On a beau se penser parfaits, fiers que nous sommes de notre individualisme et de notre liberté absolue, de l'ordre rassurant qui règne dans nos villes, de notre vie prévisible et honnête de travailleurs disposant de temps de loisirs, offrant à nos enfants une éducation convenable, un "avenir" comme on se plaît à le dire...

L'Ukraine est venu aussi bousculer ces certitudes, encore une fois. J'y voyais là, maintenant quelle honte de l'avouer ici!!, un pays de geeks racistes et unilingues et de femelles hypersexualisées.

L'omniprésent manteau de fourrure et l'absence d'employés pouvant parler anglais à l'aéroport ont d'abord confirmé mes dires. Puis, j'ai vu ça comme un avantage en ma faveur: avec mon manteau non-de-poil, j'avais l'air d'une sans-abri, alors j'étais d'aucun intérêt pour les pickpockets. Puis, au fil des rencontres, j'ai connu une toute autre concentration de filles super cultivées multilingues avec qui j'ai eu parmi les plus intéressantes discussions interculturelles qu'il m'ait été donné d'avoir dans les 6 dernières années. C'est ainsi que j'ai vécu un véritable coup de foudre culturel pour ce pays et pour sa population complètement méconnue, associée à de répugnants stéréotypes qui me font désormais horreur. Je me ferai désormais un plaisir de les défendre telle une tigresse et de faire ici la promotion de ce pays absolument fantastique (à condition bien sûr d'avoir préalablement appris à lire le russe).

C'est en observant ces femmes, en discutant de différents sujets que les thèmes récurrents de sexisme et de racisme se sont imposés comme étant les deux principales problématiques non pas de l'Ukraine, mais du monde. Ouais, on critique, mais on se rend compte qu'on est pas tellement mieux. L'intolérance, voilà le pire fléau social sur la terre. Refuser d'accepter les différences, c'est aussi canadien que russe... Pointer du doigt une "race", une culture, un mode de vie. Diviser le monde afin que les bleus restent ensemble, les rouges restent ensemble, il faut éviter les mélanges de couleur... Diviser, c'est refuser de d'accepter l'évidence qu'un être humain est un être humain.

Soit, sur le plan du féminisme et de l'homophobie, on est relativement avancés mais oooh pas parfait. Racisme?! La vraie plaie collective chez nous en ce moment, ce sont les "Arabes". Ooh on a raison qu'on dit, je n'ai rien contre MAIS. Pensez à cet homme tout à fait honnête qui a dû changer le nom de son restaurant appelé "Kaboul" parce que de frileux Québécois s'étaient mis à avoir peur de lui (...! ouais p-e d'un attentat terroriste! Ce serait bien logique, dans un resto afghan à Québec!!! Sait-on jamais! À la télé ils ont dit que blablabla....... ) Que dire aussi de l'interminable débat sur les accommodements raisonnables où on les a pointés du doigt sans ménagement, alors que l'écrasante majorité d'entre eux vivent tout à fait honnêtement en se pliant aux lois québécoises?

La conclusion du débat avait été aussi nébuleuse que celles du débat enclenché dernièrement en France sur l'identité: il semble que personne ne sache vraiment décrire sa propre culture, mais oooh ce qu'on peut y tenir. Notre hiiiistoire... eh bien l'histoire ne disparaîtra pas sous prétexte qu'on est trop tolérants. Il semble aussi que ce soit trop demandé d'à la fois préserver sa culture et accepter celle des autres... et c'est universel. Certains sont plus directs que d'autres, mais tout ça revient au même. En Allemagne, ce sont les Turcs (tête de turcs, mauvais jeu de mot?!) le problème. En Turquie, ce sont les Kurdes. Chez les Kurdes (le Kurdistan n'étant pas un pays), j'imagine que de lutter pour exister doit être le principal objectif! Au Canada, les musulmans (parce qu'on ne saurait les différencier, sont toooous pareils!). Aux États-Unis, on se plait encore à accuser les Noirs des pires sévices et les séries américaines en ont aussi long à dire sur les Arabes-qui-font-tous-partie-d'Al-Qaida. En Russie et en Ukraine, l'homosexualité est un crime (eh! ho! On parle de racisme ou bien quoi? Beeen on parle d'intolérance, et dans ce cas, tout le monde est d'une certaine façon une minorité qu'une majorité de qqch n'aime pas!)

Elle est où la fin de ces enfantillages moi-mon-père-est-plusse-fort-que-le-tien?
Elle est où l'issue de ces cercles vicieux de violence où les médias jouent un éclatant rôle de propagande? (Bébé, joue pas avec ton bébé-voisin mexicain, tu pourrais avoir la grippe porcine!!)

La vérité (la mienne du moins), c'est que des trous-duc, il y en a partout. Ça aussi c'est universel, et ça a pas rapport avec la culture. Le trou-de-cultisme est un mal généralisé et génétique. :)

Les gens qui veulent en apprendre davantage sur le pays d'accueil, il y en a aussi partout. On est juste plus ou moins tolérant selon la nationalité! Ouioui! En Allemagne, je suis moi-même une exilée et je parle un allemand de merde, mais voyez-vous je n'ai aucun problème à me faire accepter! Je suis Canadienne, on me permet de parler un allemand cheapette, c'est pas ma langue, je suis dont bonne de prendre des cours!!! Savez-vous combien de gens vivent ici sans jamais parler un traître mot d'allemand?? Allez à Munich et la rapidité avec laquelle ils constatent votre incapacité linguistique et qu'ils changent pour l'anglais est tout à fait fascinante! Mais les Turcs ooouuh ils apprennentpasilssontpasfinspantoute.

Ça vient me conforter dans le bien-fondé de ma décision de carrière d'enseigner le français à des immigrants, pour les suivre et les aider dans leur processus d'intégration tout en valorisant la richesse de leurs origines. C'est tellement inspirant d'avoir l'impression de se rapprocher du but de ce que je veux vraiment faire et surtout de constater que là, je serai vraiment utile! Ça fait du bien de savoir ce qui m'attend de l'autre côté, pour mon retour dans 4 mois. D'ici là, je peux dormir tranquille et profiter du printemps qui se pointe déjà le bout du nez...



mardi 16 février 2010

Hymne a la tolerance



Je crois que mon histoire d'amour avec la campagne allemande est trop ancree en moi pour que je puisse l'eviter. J'aime la campagne et la campagne m'aime. Meme lors d'evenements grandioses comme le carnaval, je m'y retrouve un peu par la force des choses et que voulez-vous, je m'y plais. J'aime le rythme tranquille des jours qui s'eternisent, l'absence de stress et la bouffe maison. Vous avez plus haut des photos de Windeck, joli village a une quarantaine de minutes de Cologne, ou la tres gentille famille de Christian, dit l'Allemand, m'a accueillie pendant 4 jours.


Outre Windeck, evidemment, le Carnaval etait un passage oblige pour l'apprenti allemande que je suis. Admirez ce costume de poule qui, ma foi, me sied parfaitement. J'avais deux costumes : le poulet pour dehors, et l'autre, un deguisement sans nom au chapeau burlesque que vous avez peut-etre vu, oh communaute facebookoise de mon coeur! Ainsi, resume rapide: je me suis retrouvee dans un party de hambourgeois (a ne pas confondre avec le nom de ce met hautement gastronomique qu'on retrouve dans le nec plus ultra des Mcdo), ou j'ai parle allemand toute la soiree (...!) et ou j'ai termine la soiree en cuillere entre deux Koelsch (Colognois? -ais?) Immersion totale!



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Kiev.

Premiere impression: l'aeroport. Chaotique. Digne des plus desorganisees villes sud-americaines. Personne ne parle anglais, francais, espagnol, allemand, que sais-je.... Russe et ukrainien, that's it that's all, debrouille-toi mon champion. Pas comme si l'ukrainien etait la langue seconde la plus repandue dans le monde... passons. Je trouve mon chemin tant bien que mal (heureusement que je n'ai pas oublie comment lire le cyrillique parce que je pense que je chercherais encore... aucune traduction en anglais ou ce qui s'apparente!!) et le chauffeur d'autobus, sans aucune raison, a refuse mon argent pour payer mon passage. Oh oui! Tous les Ukrainiens payaient, mais pas moi! (je n'ai tjrs pas compris l'affaire) Je venais d'etre initiee a l'hospitalite ukrainienne sans le savoir.

Le soir, ma vie sociale a encore ete sauvee par couchsurfing! Le monsieur qui m'heberge s'occupe d'un club de conversation ou les gens de Kiev se rendent afin de pratiquer une langue seconde: russe, ukrainien, francais, anglais, allemand... Ainsi donc, j'ai eu ma foi le plaisir de rencontrer tous pleins de gens de partout, supers ouverts sur le monde (et moi et mon idee que les ukrainiens etaient racistes comme les russes...!) avec qui j'ai pu pratiquer mon allemand et ou j'ai pu me rafraichir la memoire en russe et apprendre quelques phrases en ukrainien.

J'ai eu en prime la chance de rencontrer Lilia, une etudiante en histoire ici qui parle mieux anglais que les anglais eux-memes, et qui a entrepris de me faire ajd une visite tres serieuse de sa magnifique ville. A la fin de cette excursion de 6h (7h avec la pause diner), j'etais detrempee, mais elle m'a assuree que je connaissais mieux Kiev que beaucoup d'Ukrainiens. J'ai ete initiee a la bouffe, a la langue, a l'histoire de l'Ukraine et tout ca en une journee! Je n'aurai jamais eu de guide plus efficace! J'ai pu poser toutes les questions qui me tenaillaient concernant les rapports avec la Russie, les differences culturelles entre les deux pays (vous sauriez dire, vous?), les recentes elections...

Les gens donc sont adorables et curieux, la bouffe est relativement bonne, je me sens tout a fait en securite (j'ai un collegue a Miltenberg qui avait peur que je me fasse vendre ou je ne sais quoi). Seul element dont il faut se mefier: la police. Un: ils parlent pas du tout anglais, et ils semblent aimer tirer avantage de ca. Deux: la petite criminalite est assez faible a Kiev... en dehors de celle commise par la police. Voyez le genre...

Voila c'etait le blogojournal de ce soir!


mardi 9 février 2010

Réflexions sur le bonheur, la vie, la mort, l'éternité de chacun de nos gestes






Tout le monde veut aller à Londres.

Les petits, les grands, les écoliers, les hommes d'affaire, on veut visiter, on veut y vivre, on veut goûter au rythme effréné de la marche vers le boulot, la congestion de voitures aux intersections, la congestion de gens à la sortie du métro, on veut aller au pub dès 18h et se farcir la gueule de bière jusqu'à minuit, dormir, et recommencer. Le touriste étranger adore les magnifiques musées, la diversité culturelle, la Tamise, le Tower Bridge, l'adorable Anglais qui vous dit "ooh you look lovel(éééé)" pour vous faire fondre d'admiration et vous faire jurer contre l'accent très "américain" qui vous a été enseigné dès l'âge de 11 ans. On aime les Starbucks, on aime les autobus rouges à deux étages, on aime l'excellente musique anglaise, on aime l'ambiance, on aime, on aime, on aime.

Londres est plus ou moins le pôle le plus magnétique de l'Europe. On y revient sans cesse et on se pâme devant Big Ben, tout le monde connaît quelqu'un à Londres et Londres connaît le monde.

C'est avec les yeux d'une fille "qui revient" que j'ai vécu cette escapade de 3 jours en terre anglaise. Observatrice fascinée, j'ai compris ce qui m'avait tant donné le mal du pays à mon arrivée il y a 3 ans. À ce moment-là encore, Paul veillait sur moi et mes pathétiques états d'âme, mettant de côté sa caractéristique impatience pour me faciliter la transition Loretteville-Métropole du monde. J'ai donc pris plaisir à photographier cette muse incroyable, à revisiter le Tate Modern, mon musée d'art moderne préféré dans le monde, et à socialiser au Pub à 18h. Heureusement pour nous, Stonehenge, Bristol (ville aux dimensions moins étourdissantes) et Stroud faisaient aussi partie du programme... me retrouver avec sa famille une autre fois, ça a fait du bien à mon coeur de Québécoise en exil.

Ironiquement, c'est en buvant tranquillement un thé et en discutant avec la maman de Paul dans un anglais bien meilleur qu'il y a 3 ans, que j'ai appris qu'un triste événement venait de survenir, quelque part en terre québécoise... Passé le bouleversement, je ne pus que réfléchir à la valeur de l'existence sous un autre oeil, le point de vue du disparu, cet homme qui faisait face aux épreuves avec tant de courage et de vie qu'on en était venus à le croire invinsible. Vous savez, la mort a ceci d'absurde qu'elle vous fait trouver des qualités à des gens qui en sont dépourvus, des amis à ceux qui n'en avaient rien à faire... mais dans ce cas-ci, la perte est vraiment immense d'un point de vue humain. Il mérite tous ces bons souvenirs qui nous reviennent en mémoire, tout le bien dont on va dire de lui encore pendant des années. Je vois encore ce sourire rayonnant qui illuminait notre maison le temps de ses trop courtes visites, son enthousiasme lorsqu'il nous racontait ses aventures tout à fait incroyables, son énergie contagieuse et ses projets complètement fous. J'entends encore sa voix grave et son accent fort, ses quelques impatiences qui nous faisaient sourire, ses multiples éclats de rire...

Je réfléchis ensuite à la carrière, à l'argent, à la réussite, au succès, et je trouve tout cela en ce moment complètement futile, parce que la vie, c'est pas dans l'avenir que ça se passe.
C'est maintenant.

Et puis je me dis que tout le monde aurait dû connaître un homme comme lui et le tenir tout près comme l'a fait mon papa, parce qu'ensuite, ce sont ses filles et sa femme qui ont aussi eu le bonheur de discuter avec lui, de partager un bon repas, d'aller dans les manèges à la Ronde, de faire du jet-boat, de la bicylette, de la moto en sa compagnie. L'enthousiasme, la curiosité et l'optimisme me semblent désormais les qualités incontournables pour réussir sa vie.

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À l'attention de mon papa:

Il m'avait écrit une fois lors de mon voyage en Amérique du Sud, lorsque je parlais sur mon blog de Geneviève, victime désespérée de la loi de Murphy. Je mets ici le message original parce qu'il est drôle, et parce que qui sait, peut-être servira-t-il à l'ensemble de l'humanité:

"Jai une solution à votre problème avec la loi de Murphy...il suffit d'employer la loi de Murphyves (tu en connait l'auteur son nom le désigne) grand créateur de théories vagues et absolues et moi malheureux je les essaie,
si la loi de Murphy fais que ce qui doit arriver de pire arrive, il suffit de penser autrement pour la déjouer cet loi
si le pire qui doit m'arriver est quil fasse beau.....
c'est idiot mais sa marche
ps...excuse l'orthaugraphe"

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Michel, on va essayer!! :)))