vendredi 11 juin 2010

Aus Italien nach der Schwiiz

Papa et Maman ont bien aimé leur court séjour en Italie qui était aussi la clôture de leur voyage avec moi. Ils ont tenté l'expérience vénitienne et surtout, l'expérience friulana, telle que je vous l'ai décrite déjà à plusieurs reprises dans ce blog lors de mes nombreux passages chez mon adorable Remo. Leur séjour québéco-belgo-italien a été ponctué de belles rencontres (mes parents ont adoré ses parents qui ont été tellement accueillants, comme toujours), de délicieux repas, de superbes visites... on a forcé un peu ma mère à marcher, mon père à manger, mission accomplie pour Nanou qui s'était donné cet objectif. Ils en ont même oublié mon pauvre pitou resté dans sa pension et qui semble avoir pris 20 ans de vie de chien pendant ces deux semaines. Lâche pas mon bébé doux (il est aux bons soins de maman maintenant.)

Après leur départ, j'ai poursuivi ma route vers Piacenza, petite ville à environ 40 min de Milan où Remo travaille. Oui, je le suis comme son ombre ce garçon! Comme à son habitude, il a été un hôte parfait malgré son horaire chargé, me faisant découvrir la vallée des Appenins et m'amenant manger la meilleur bouffe italienne du monde... Jouissance! Une tomate n'est plus une tomate, je vous jure! Les gnocchis sont totalement... sublimes. J'aime l'Italie, j'aime la bouffe, j'aime Remo grazie grazie grazie la vita.

Puis, direction Davos.


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Être chez Markus, c'est se sentir un peu à mi-chemin entre la Suède, la Suisse et le Canada.

Superbe maison suisse entourée de magnifiques monts enneigés... alors que devant elle, un drapeau suédois haut-perché flotte avec le vent. Maurus, petit (géant) frère de Markus, m'accueille lui aussi avec son chandail des Canadiens.

Être invité par Maman Kehl, encore plus blonde que ses deux fistons, à manger de la fondue au... poisson (nonon, pas au fromage!) délicieuse dans son charmant cottage, les pieds chaussés de pantoufles bleu/jaune à l'effigie du pays scandinave, alors que le tout le monde se parle en suisse allemand (totalement incompréhensible, j'y reviendrai). Elle sort du four son gâteau à l'aide de mitaines à four... à feuilles d'érable.

C'est se réveiller le matin, vêtue du plus "petit" chandail de Markus (pas trop le choix encore, j'affiche mes couleurs de Canadienne) et monter voir les Fistons Kehl qui, au lieu d'étudier, se prélassent confortablement devant une partie de foot (jeux vidéos) où la Suède affronte un après l'autre tous les pays du monde.

C'est écouter cet étrange dialecte en permanence sur fond de musique suédoise, puis Markus qui doit tout m'expliquer dans son anglais presque parfait appris... au Canada.

Je me sens chez nous, mais pas trop! :)

Quelle satisfaction tout de même de rencontrer sa famille pour la première fois et de POUVOIR leur parler en allemand, alors qu'à presque pareille date l'année dernière je ne disais pas un seul mot! Évidemment, comme ils détestent les Allemands, à part la mère de Markus et son copain, ça semble leur coûter énooormément de me parler dans la langue de Goethe. Tout de même, hier au souper, j'ai pu montrer à mon hôte que j'étais pas si mauvaise que ça, car MÔsieur refuse de me parler en allemand en général, s'en tenant à l'anglais pour les conversations courantes et au français quand je lui donne des cours particuliers et lui explique des règles de grammaire (et il adore ça, huhum).

Il a tout de même dit à sa mère: "Quand Anaïs parle allemand avec son accent, c'est erotisch. Quand elle parle français, elle est sadistisch!" Trop sévère, la prof? :)

Tout de même, maintenant je comprends à quel point l'allemand suisse n'est pas de l'allemand. Même en tendant l'oreille et en écoutant avec attention, j'arrive à peine à capter quelques mots comme "aussi", "mais", "je", "merci". Impossible, je vous dis. Hier, je tentais de comprendre au moins le sujet de conversation des autres convives, en fin de soirée. Je croyais qu'on parlait de foot, vu les mouvements de bras et les élans de protestations de mon cher Markus et de sa famille. Il s'arrête, se tourne vers moi et me dit (comme s'il lisait dans mes pensées, mais pas moi dans les siennes): "on parle du manque de respect de la population envers la police suisse, tu sais, ici... bla bla bla..." Alors le suisse allemand et moi, on repassera. :(

Familles multilingues que j'envie.

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Mardi prochain je m'envole pour le Canada, endlich, après 11 mois exactement de séjour sur le continent européen. Je suis bien curieuse de savoir combien d'entre vous a suivi mes aventures sur ce blogue du début à la fin. On constatait, mon futur époux et moi, qu'un dixième des lecteurs laissent des commentaires sur les blogues. Je dirais dans mon cas que c'est moins vu la durée du séjour à l'étranger. Qu'à cela ne tienne, mention d'honneur cet année pour Jess qui a fait de son mieux pour laisser un petit mot le plus souvent qu'elle le pouvait, à mon plus grand plaisir!!

Jessica, ma plus vieille amie (20 ans déjà!), ma plus fidèle, ma meilleure, je suis contente de n'avoir presque jamais ressenti ton absence par ces petits mots que tu laissais de façon régulière! Merci! :D

Autres amis, Ge, Ge et Ge (!!), Alex, Seb, Éli, mes parents et mes sistas, merci de ne pas m'avoir laissé vivre tout ceci toute seule dans l'anonymat! Le temps vous manquait parfois, mais ces petits mots/emails/messages m'ont fait extrêmement plaisir à chaque fois... Si je vous avais tous près de moi à chaque voyage, je serais toujours partie... mais je suis bien contente de vous retrouver tous en même temps dans mon cocon québécois confortable!

Ce fut donc un extrême plaisir d'écrire ici, encore une fois, par le biais de ce média formidable. Évidemment, mes nouveaux potes de langue autres que le français non pas pu voir les références que je faisais à leur endroit, mais bon, le français est une langue formidable pleine de possibilités et puis je déteste l'anglais (c'est dû à une infirmité bien évidente... je parle dans la vie courante, mais pour la littérature anglaise, on m'oublie).

On se revoit donc la semaine prochaine...!

mardi 1 juin 2010

Entre les murs

Soirée un peu folle avec Papa et Maman (désespérée), puis Fiston qui prend la relève… Manque de jugement, aucune peur, aucune appréhension. Des souliers troués dans la pluie et le sommeil vous amèneront toujours en terrain connu…


Plancher pourri, foutoir, bric-à-brac, désordre désorganisé, balcon couvert de merdes de pigeons… Murs plein d’histoire, murs qui respirent… Franchir le pas de cette porte et retrouver une partie de moi-même restée entre ceux-ci. Une partie de moi dans cette pièce au fond du couloir, souvenirs des nuits blanches de juillet, des amis partout qui échouent et à qui on apporte un thé au lever, lumière tamisée derrière les arbres, manque de pudeur… et de vertu, pigeons qui roucoulent, marteaux piqueurs, attentes interminables, larmes, résolutions incessantes et vaines… et larmes. C’est une partie de moi qu’il me faisait plaisir de retrouver pour mieux la laisser derrière, constatant avec délectation que l’indifférence avait finalement eu raison de ma relation d’amour-haine avec Munich.

Reproduire certains de mes plus grands plaisirs : discuter jusqu’aux petites heures avec celui qui serait mon meilleur ami si - (avec les « si » on mettrait aussi Paris en bouteille, fack on oublie ça) - si, assise sur le comptoir de la cuisine, un thé à la main, on discute pour rien, parce que c’est la dernière fois. Échouer ensuite dans la chambre de Fiston, l’entendre roooonfler aux corneilles, j’ai le sourire aux lèvres (parce que j’entraîne ma patience), le nez contre le mur qui empeste toujours la poussière, j’attends l’heure d’un lever plus potable pour lever les voiles. Je m’endors…

8h, le cœur au bord des lèvres. Meilleur ami appelle un taxi (parce que Fiston ne se réveille pas pour les nausées), bye bye Hans-Sachs Str. 7. Mes derniers excès munichois avec mon papa la veille auront eu raison de mon foie ce matin. Ouf… Pas mécontente d’avoir une chambre d’hôtel douillette qui m’attend et que mes parents ne soient pas témoins de ma verdeur.

Bye bye Hans Sachs Str. 7, mon premier cocon bavarois.

Bye bye Bavière. Wir werden uns wiedersehen… Vielleicht.


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Des nouvelles de Papa et Maman?

Papa en connaît plus long sur l’Allemagne que sa fille apprenti-bavaroise supposément historienne à 2 cents. C’est en connaissant mon père qu’on constate l’étendue de son ignorance… voulez faire le test? Mon père remarque le moindre petit détail en matière d’architecture, d’urbanisme, de mécanique automobile… et non seulement il ne parle pas allemand, mais en plus il n’avait jamais mis les pieds sur le Vieux Continent. Je traduis ce qu’on me dit et lui il répond : « ouioui je sais. » Je m’occupe donc des détails techniques : se nourrir, dormir, se déplacer. Pour le reste, le guide c’est Papa.

Maman est la meilleure des complices en matière de bouffe et d’aires de repos. Quand il est temps de trouver un bon resto ou un endroit pour chiller, sie ist dabei. Les châteaux, c’est plus son truc. Elle aime ce qui est bon et beau. Mon père aime ce qui est beau, ce qui est historique, mais pour ce qui est « bon », il possède une idée bien arrêtée qu’on essaie d’élargir un peu… ça marche, il adore les schnitzels et les knödel. C’est bien, c’est nouveau et c’est plus allemand que les patates pilées.